Les chiffres de la croissance en Australie pour le 4ème trimestre ont été publiés. Ils sont forts puisque sur l’ensemble de l’année 2012 la progression du PIB aura été de 3.6%.
Cependant ce n’est pas ce qui m’a intéressé avec cette publication. Le point de départ est le propos récurrent de Glenn Stevens le gouverneur de la Banque Centrale d’Australie indiquant que l’aire d’influence dans laquelle se trouve l’Australie est l’Asie. Il l’a encore rappelé lors du comité de politique monétaire le 5 mars.
J’ai voulu visualiser ce phénomène en regardant la dynamique du cycle de l’économie australienne. Pour cela j’ai pris le temps du cycle, 5 ans, et j’ai regardé comme le PIB australien avait évolué (j’ai pris la variation sur 5 ans du PIB australien en taux annualisé). Je l’ai ensuite comparé à la même mesure faite sur les Etats-Unis.
Le résultat est présenté dans le graphe ci-dessous. On constate alors que jusqu’au début des années 2000 les cycles américain et australien sont en phase. Les Etats-Unis sont un peu en avance et l’Australie avait bénéficié de la forte hausse du prix des matières premières au tout début des années 70.
On constate cependant que depuis le début des années 2000 les profils divergent. L’indicateur américain baisse de façon significative avec une progression moyenne de seulement 0.5% (en taux annualisé) de son PIB sur les 5 dernières années. En Australie le PIB a progressé de 2 .5% en moyenne chaque année sur les 5 dernières années.
L’écart est désormais significatif entre les deux économies et l’Australie ne semble plus conditionnée outre mesure par les aléas affectant l’économie américaine.
Cela peut illustrer alors les propos de Glenn Stevens sur la moindre dépendance de l’Australie à la conjoncture américaine et cela peut mettre en avant son inscription dans la sphère asiatique dont on sait qu’elle est restée même après la crise la zone géographique de loin la plus dynamique.
Il y a ici une visualisation simple de la désynchronisation de l’économie globale et la mise en place d’un nouvel équilibre qui n’est plus uniquement conditionné par l’économie américaine. Trouver ce nouvel équilibre est forcément un exercice périlleux. Il n’est donc pas étonnant que l’économie mondiale bafouille un peu sa reprise.