Le taux d’inflation en France était de 1% en février après 1.2% en janvier. Le taux d’inflation sous-jacent (hors énergie et produits alimentaires) est à 0.6%. Le premier graphe montre la chute vertigineuse de ces deux indicateurs depuis l’été 2012.
L’indicateur sous-jacent traduit l’absence de tensions au sein de l’économie française.
La demande y est faible et de ce fait la pression sur les prix est réduite. Mettre en place une politique d’austérité c’est prendre le risque d’accentuer ce phénomène en fragilisant la demande et de tendre vers la déflation.
La décomposition par contribution des grands secteurs montre qu’à l’exception du tabac, la tendance est à la réduction des contributions. Il n’y a pas de tensions particulières sur les matières premières avec les deux contributions, énergie et alimentaires, qui sont plus faibles que l’été dernier. Dans les services la contribution ralentit rapidement et dans les biens manufacturés elle est négative depuis deux mois.
Le troisième graphique j’ai fait figurer le PIB et l’emploi en niveau. Le chiffre de l’emploi a été révisé à la baisse pour le 4ème trimestre puisqu’en première estimation le repli de l’emploi était de -28 100 et qu’il est de -44 700 dans la deuxième estimation. Sur l’ensemble de l’année ce sont 99 500 emplois qui ont été supprimés dans l’emploi marchand.
Dans ce troisième graphe on note que depuis le début de l’année 2012 la pente de réduction de l’emploi est forte et linéaire. Depuis le T2 2011 l’emploi a baissé de 0.8% alors que sur la même période le PIB ne s’est contracté que de 0.1%. Si en 2013 le PIB a une croissance voisine de 0%, 3ème année de croissance nulle, la tendance de l’emploi à la baisse va se prolonger et le risque est fort qu’elle s’accentue.
La combinaison d’une baisse de l’emploi et d’un ralentissement rapide de l’inflation, avec un risque de déflation, ne peut se résoudre dans l’austérité qui accentuerait ses tendances. La balle est à Bruxelles où Mr Rehn recommande ces politiques d’austérité.