Le choix de l’euro semble avoir été fait par les chypriotes. C’est le sens du vote de la loi sur la restructuration bancaire et la création du fonds de solidarité. On attend aujourd’hui un vote sur la fiscalité des dépôts bancaires supérieurs à 100 000 €. Chypre fait le choix de l’Euro et après l’échec des négociations avec Moscou elle ne pourra plus être le centre bancaire off-shore qu’elle était.
On peut faire alors un bilan simple pour Chypre.
Le secteur des services financiers représente plus de 9% de la valeur ajoutée et sa progression récente a été très rapide (voir le 2ème graphique sur http://frogonomics.wordpress.com/2013/03/21/que-se-passe-t-il-a-chypre/ ). Il a donc eu un rôle majeur dans la croissance de l’économie chypriote. L’addition de la restructuration bancaire et l’abandon du statut de centre bancaire off-shore ne sera pas sans conséquences négativess pour la dynamique de l’économie chypriote. Le repli de l’activité au delà du choc provoqué par la fermeture des banques de ces derniers jours sera fort et durable.
Par ailleurs, l’aide de 10 Milliards d’euros par l’UE et le FMI va faire passer le ratio dette publique sur PIB à plus de 140% du PIB. Au plan d’aide de 10 Mds est associé une série d’engagements pour rééquilibrer à terme les finances publiques (en 2012 le déficit public était de 5.5% du PIB après 6.3% en 2011).
Le cocktail va donc être explosif pour Chypre. Une activité en berne du fait de la restructuration de l’ensemble de son secteur bancaire, le secteur le plus dynamique de l’ile, et une politique budgétaire restrictive pour stabiliser la dette publique. L’activité va baisser et la politique budgétaire aura toujours pour objectif de réduire le déficit pour stabiliser la dette.
C’est un équilibre impossible. Une récession longue et profonde guette l’économie chypriote. Cela ne manquera pas d’alimenter le ressentiment des chypriotes vis à vis de l’euro
Dès lors, la question chypriote pour la zone Euro ne s’achèvera pas avec le vote et l’adoption du plan.