Les enquêtes publiées en mars en Asie montrent que l’activité progresse à une allure plus rapide.
Les indices passent à la hausse le seuil de 50 indiquant que l’activité économique est en train de s’accélérer. Les niveaux sont encore modestes mais l’homogénéité constatée est importante. Toutes les économies échangeant de façon intense ont des orientations cohérentes. Cela engendre une dynamique d’entrainement positive pour l’activité de la zone mais aussi avec délai sur celle de l’économie globale en raison du rôle majeur que joue désormais l’Asie dans l’orientation de la croissance mondiale. L’Inde qui est moins imbriquée dans cette dynamique d’échanges est un peu en retrait.
Dans le premier graphe figurent les données en moyenne par trimestre. On observe alors le point bas de l’été 2012 et la forte progression des indices constatée depuis. C’est le cas en Chine, à Taiwan et en Corée et dans une moindre mesure au Japon où le point bas était au dernier trimestre 2012.
Pour cet ensemble de pays on relève le rôle majeur tenu par la Chine. Ce pays conditionne le profil de l’activité dans les autres pays. Le ralentissement de l’économie chinoise dans la première partie de 2012 avait pénalisé les pays de la région. L’impulsion observée en Chine depuis l’automne s’est propagée à la Corée, à Taiwan et au Japon au cours du premier trimestre 2013. Cela se constate aussi dans l’accélération des exportations de la Chine vers ces pays en janvier et surtout en février.
En revanche la situation en Inde ne s’accélère pas et renforce l’inquiétude de la Banque Centrale quant à l’évolution de la croissance. Cela valide le repli des taux d’intérêt de la banque centrale le 19 mars et en appeler d’autres.
Le profil par mois est plus parlant sur l’évolution récente. Le 2ème graphique montre une amélioration significative en mars traduisant le renforcement de la dynamique asiatique. La Corée, Taiwan et aussi le Japon retrouvent une allure plus robuste. Au Japon l’indice est revenu au-dessus de 50 pour la première fois depuis mai 2012.
Il y a eu au cours du premier trimestre un changement de régime en Asie et celui-ci va continuer au regard des indicateurs de flux de nouvelles commandes. Les indices convergent tous vers un niveau voisin de 52 supérieur au seuil de 50. Le point important est de constater qu’il n’y a plus de divergence dans les résultats des enquêtes. Toutes sont orientées dans le même sens.
La dynamique des flux de commandes à l’exportation reflète un changement de régime pour le Japon. L’indicateur s’améliore de façon significative, reflet de la politique de yen bon marché (le yen s’est déprécié de plus de 20%) menée depuis l’arrivée de Mr Abe le nouveau premier ministre.
On notera aussi que ces flux sont en hausse pour Taiwan et la Corée mais que les deux indices chinois restent à des niveaux modestes. L’amélioration de la dynamique interne en Chine se traduit par un renforcement des échanges avec les pays de la zone mais l’amélioration constatée en Chine est en grande partie interne. Le renforcement de la conjoncture américaine ne semble pas jouer un rôle fort (on a pu le voir aussi dans la dynamique des exportations)
L’Inde est toujours en difficulté.
Pour les européens cette meilleure orientation de l’activité est une bonne nouvelle en raison de la sensibilité de l’activité, en Allemagne et en France notamment, aux exportations vers l’Asie. Cependant les niveaux observés dans les différents indices des enquêtes asiatiques ne permettent pas d’imaginer immédiatement une dynamique rapide entrainant un changement rapide et profond de la conjoncture européenne. Il s’agit néanmoins d’un renforcement de la conjoncture international et ce soutien plus robuste permet de limiter le risque sur la zone Euro.