Lors de sa conférence de presse, Mario Draghi a clairement évoqué la mise en place d’une politique monétaire plus accommodante. Cela renforce l’idée que j’ai depuis longtemps d’une baisse supplémentaire des taux officiels, probablement 25bp (soit un taux de 0.5% pour le taux refi) en mai sans toucher néanmoins au taux des facilités de dépôts déjà à 0%.
Mario Draghi a indiqué également que la BCE réfléchissait à la mise en place de mesures non conventionnelles notamment pour reforcer la situation et l’accès au crédit des PME. La BCE veut le faire avec d’autres institutions et tenir compte des expériences observées dans d’autres pays afin d’avoir les mesures les plus efficaces.
Dont acte sur ces points. Mais il faut agir vite car la situation se dégrade très vite au sein de la zone Euro.
Dans son propos introductif Mario Draghi indique que la demande interne est la raison majeure du repli de la croissance à la fin 2012. Il explique aussi que les risques à la baisse sur le scénario de 2013, notamment sur le rebond de la fin d’année, pourraient provenir d’une demande interne insuffisante: le rebond tant attendu ne serait alors finalement pas observé.
Le graphique ci dessous reprend l’évolution de la demande interne privée en zone Euro. L’indicateur est la somme de la consommation des ménages et de l’investissement des entreprises et des ménages. Le constat est simple. Depuis le point haut du premier trimestre 2008 le repli est de -6.7% et depuis le repli supplémentaire depuis le point haut du premier trimestre 2011 le recul de la demande interne privé est de -3%.
La question que l’on doit se poser au regard du profil de la courbe est de savoir ce qui provoquerait un retournement de la demande validant le scénario de reprise au 2ème semestre de 2013.
La confiance des consommateur est très réduite, l’emploi recule depuis plusieurs trimestres, les enquêtes menées auprès des entreprises sont reparties à la baisse depuis février et des inquiétudes politiques apparaissent notamment sur l’Italie. En d’autres termes le cadre d’évolution de l’économie de la zone Euro apparait toujours très incertain. Qu’est ce qui le ferait changer d’orientation à la hausse? Qu’est ce qui spontanement inciterait les entreprises à investir maintenant ? C’est à ces questions qu’il est important de trouver des réponses. Il y a urgence car c’est cette demande interne qui reste le moteur de la croissance au sein de la zone Euro et si elle ne se retourne pas rapidement la situation deviendra difficilement gérable.