La bonne surprise est venue du Royaume Uni ce matin avec une progression plus importante que prévue du PIB au premier trimestre. Il a ainsi augmenté de 1.2% en rythme annualisé sur le premier trimestre et de 0.6% sur un an. L’acquis à la fin du premier trimestre pour 2013 est entre 0.4 et 0.5 %
(Une précision, les données publiées sont 103.2 pour T4 2012 et 103.6 pour T1 2013 soit 0.4% en taux non annualisé et 1.6% en taux annualisé. Le 0.3% (et 1.2%en taux annualisé) effectivement publiés suppose des décimales différentes de 0 mais non publiées.)
Le graphique ci-dessus montre cependant que l’économie britannique reste sur une tendance de croissance très faible depuis l’automne 2010. On ne peut certainement pas faire l’hypothèse que l’économie a changée de dynamique.
Le deuxième graphique confirme cela en observant la forte volatilité constatée dans les chiffres de croissance trimestrielle. La dynamique cyclique avec de la persistance qui prévalait auparavant n’est plus de mise. Les chiffre trimestriels sont alternativement positif et négatif. On observe aussi que la variation du PIB sur un an reste très proche de 0% sans signaux de changement durable d’orientation.
Le troisième graphique montre la décomposition des contributions à la croissance du PIB. Lors de la première publication les chiffres sont ceux calculés sous l’angle de la production. La décomposition en termes de dépenses (consommation, investissement, exportations,…) n’est faite que lors de la deuxième publication.
On constate le rôle majeur des services privés dans la progression de l’activité. Ce sont les secteurs de la Distribution-Hôtellerie-Restauration et des Transports-Communication qui ont le plus contribué. Les services aux entreprises et la finance qui avaient été un support fort au cours des deux derniers trimestres ont eu un rôle plus discret. Les services du gouvernement ont eu un rôle important aussi ce trimestre. En revanche la construction a eu un impact négatif sur l’activité. Cela peut être lié à l’aléa climatique de mars (beaucoup de neige). La production de biens a une contribution nulle. La hausse de la contribution du secteur minier et pétrolier compense en partie le recul constaté en fin d’année 2012. En revanche le secteur manufacturier a une contribution négative pour le deuxième trimestre consécutif. L’activité industrielle tarde à reprendre outre-Manche.
Comme on a pu le voir sur le premier graphe la dynamique de l’économie britannique ne s’est pas encore tournée vers un redressement cyclique de grande ampleur. L’amélioration constatée au premier trimestre pourrait au deuxième trimestre être affectée par toutes les mesures, fiscales et sociales, mises en place par le gouvernement Cameron depuis le premier avril (pour le détail voir ici) . Elles vont peser sur le comportement des consommateurs principalement ceux à revenus en-dessous du revenu médian, ceux qui n’épargnent pas et consomment tout leur revenu. Un ajustement va avoir lieu probablement à la baisse. Comme dans le même temps la situation pour les pays vers lesquels le Royaume Uni exporte a eu tendance à se fragiliser. Les chefs d’entreprise interrogés dans les enquetes du CBI restent inquiets en Avril. Ils ne percoivent pas de mouvement haussier qui continuerait.
La composition des deux effets interne et externe ne devraient pas permettre de poursuivre la hausse du premier trimestre. Les interrogations sur la dynamique de l’économie anglaise vont demeurer.
Détail des contributions