L’emploi des secteurs marchands s’est replié de 0.1% au premier trimestre soit 20 300 emplois en moins. Le graphe ci dessous montre les différentes phases de l’emploi sur une période longue.
On note de manière sommaire mais essentielle que les périodes d’accélération de l’emploi sont corrélées d’abord à des périodes de croissance robuste. C’était le cas avant le premier choc pétrolier, à la fin des années 80, à la fin des années 90 et de 2005 à 2007.
Mettre la croissance plutôt que l’équilibre rapide des finances publiques comme premier objectif de la politique économique peut dès lors avoir du sens.
On note aussi que le niveau de l’emploi au premier trimestre 2013 est finalement très proche de celui qui était observé au premier trimestre 2002. Il y a certainement quelque chose qui ne fonctionne pas sur le marché du travail français et vouloir en modifier les règles de fonctionnement n’est probablement pas un mauvaise choix afin qu’il gagne en efficacité.
Le lien entre croissance et emploi s’observe aussi à court terme. Le graphique ci-dessous compare les profils du PIB et de l’emploi jusqu’au premier trimestre 2013 avec comme élément de référence le premier semestre 2008 soit avant la crise liée à la faillite de la banque Lehman Brothers.
La langueur constatée sur la croissance depuis 2011 se traduit, par lassitude, par une baisse de l’emploi significatif. A force de durer l’absence de croissance oblige les entreprises à ajuster leurs effectifs avec en conséquence des efforts de productivité. C’est cette problématique là qui va encore être observable en 2013.
Le niveau du PIB en 2013 devrait peu s’écarter du niveau observé à la fin du premier trimestre. La croissance attendue par le gouvernement est de 0.1%, elle pourrait être légèrement négative (je pense que l’on sera plutôt sur -0.1% -0.2% ). L’ajustement sur l’emploi va donc continuer.
Néanmoins quand on regarde le détail des chiffres du premier trimestre, il y a un signal positif qui est celui lié à l’intérim. Généralement cet indicateur reflète les anticipations des chefs d’entreprise. L’emploi des autres secteurs continue de se contracter mais celui de l’intérim pourrait refléter un changement de régime et être le signal précurseur d’une meilleure allure du marché du travail comme cela avait pu être constaté en 2009 et 2010.
Voilà un enjeu important et un indicateur à surveiller avec attention