En regardant la situation conjoncturelle de l’économie mondiale il est peu probable que cela crée une incitation à acheter des actifs risqués. Partout la croissance est faible, en tout cas au dessous de sa tendance de long terme. La zone Euro est même en récession.
Pourtant le moment est peut être intéressant pour comprendre les raisons de la hausse de ces actifs.
Deux dynamiques complémentaires sont en jeu.
La première est d’observer l’arbitrage à faire entre les rendements des différents actifs. La problématique posée est alors assez simple. Prenons le taux d’intérêt réel d’une obligation à 10 ans aux États-Unis (taux de rendement d’une obligation indexée sur l’inflation). Le taux de marché est de l’ordre de -0.4%.
En d’autres termes, la question est la suivante: peur on trouver un actif dont la rémunération réelle sera supérieure à -0.4% par an pendant 10 ans ?
L’autre point est la perception que ces taux d’intérêt resteront faibles encore un moment afin de permettre de rebâtir une dynamique plus robuste de croissance de l’économie.
En d’autres termes, les taux d’intérêt sont bas voire négatif si l’on prend les taux d’intérêt réel et ils vont rester très bas tant que l’économie n’aura pas retrouver davantage de robustesse.
Si vous croyez que l’économie retrouvera une allure plutôt robuste à moyen terme alors l’investissement en action peut être aujourd’hui une opportunité.
L’amélioration constatée depuis quelques mois traduit la réduction du risque systémique c’est à dire d’un système économique global qui s’effondrerait. Ce n’est plus la perception que l’on peut avoir de l’économie mondiale. Cela ne veut pas dire qu’il n’y à plus de risque mais il apparaît plus mesuré et plus simple à appréhender.
On perçoit bien la logique: la politique monétaire va rester accommodante encore un bon moment. Cela permettra de retrouver un trajectoire de croissance plus vertueuse. Cette situation se profile aux USA. La croissance n’est pas très forte mais le risque de rupture à la baisse est très limité. Cette robustesse se perçoit via la réduction beaucoup plus rapide du déficit public en raison de rentrées fiscales plus favorables. D’ailleurs pour cette raison les discussions sur le plafond de la dette publique ont été repoussées à septembre plutôt qu’en juin.
Le profil des indices américains est plus robuste que ceux des indices européens notamment ceux de la zone euro. En effet le retour vers la croissance apparaît plus tortueux qu’aux États-Unis. L’hétérogénéité des processus européens est problématique. En outre sur la zone Euro les questions institutionnelles ne sont pas encore toutes résolues comme l’Union Bancaire. Ces incertitudes pèsent sur la dynamique des indices même si la BCE maintient des taux d’intérêt très bas encore très longtemps. La perception du risque paraît toujours plus forte en Europe.
La problématique d’une bulle apparaît si l’on croit que les mesures prises aujourd’hui ne permettront pas de converger vers une situation plus normale dans le futur avec davantage de croissance et d’emplois. Dans ce cas la situation plus favorable à moyen terme n’existe pas. La dynamique de l’actif risqué ne serait plus portée par la capacité à se projeter à moyen terme. Mais peut on faire cette hypothèse ? Elle aurait probablement pu être faite en zone euro en 2012 mais ce n’est plus forcément le cas même si beaucoup reste à faire.
En tout cas actuellement les Etats-Unis apparaissent comme une source de stabilité tirant vers le haut les marchés européens. Le marché japonais aussi est un support qui reflète l’adoption d’une stratégie très spécifique visant de façon précise à retrouver de la croissance à tour prix.
Bien sur qu’il y aura de la volatilité mais tant que la reprise à moyen terme de l’économie globale ne sera pas remise en cause et tant que les taux d’intérêt resteront bas il y aura des opportunités sur les actifs risqués. A nous de surveiller la croissance, les taux d’intérêt et les politiques des banques centrales pour ajuster les positions.