Mise à jour: Je qualifie le graphique de simple même s’il y a de nombreuses courbes car ce qui m’intéresse ici c’est l’évolution commune à tous les indicateurs. Plutôt tous robustes en 2009/2010, plutôt tous fragiles en 2013. C’est cette dynamique commune qui est importante et à laquelle aucune région ne semble capable d’échapper
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Le graphique ci dessous retrace les indices synthétiques des enquêtes PMI/Markit et ISM du secteur manufacturier dans les grandes régions du monde.
La première remarque est la convergence des indicateurs vers le seuil de 50. En 2009 et 2010 ces indices étaient proches de 55. C’était l’époque des politiques actives de soutien à l’activité. La dynamique de l’activité mondiale est “neutre”. Il n’y a pas de source de rupture.
La deuxième remarque est qu’aucune région n’a le rôle de leader pour tirer à la hausse l’économie mondiale.
L’indice mondial est stable un peu haussier passant de 50.4 en Avril à 50.6 en mai sous l’influence du Japon, du Royaume Uni et des Etats-Unis dans la composante PMI.
Les Etats-Unis représentés par deux indices (celui calculé par Markit et celui calculé par ISM) ont un indicateur un peu au dessus de 50 (le PMI/Markit) alors que l’indice ISM du secteur manufacturier est passé sous le seuil de 50 au mois de mai. La conclusion est mixte mais surtout pas de signaux d’accélération forte à la hausse. Il n’y a pas ici de justification à la hausse des taux d’intérêt de long terme.
Les pays BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) n’a plus le rôle de leader qu’ils avaient. L’activité chinoise s’est nettement infléchie passant sous le seuil de 50 en mai (49.2), celle de l’Inde est neutre (50.1) (voir ici pour l’Inde et la Chine) et l’activité au Brésil (50.6) et en Russie (51.5) n’est pas suffisamment puissante pour avoir un effet d’entrainement fort et durable.
Le Japon et le Royaume Uni sont les deux économies dont l’amélioration est la plus vive. Les deux sont repassées allègrement au-dessus du seuil de 50. Mais on ne peut attendre, au moins à court terme, ni de l’un ni de l’autre, une impulsion robuste sur l’économie mondiale. Ils n’en ont pas la puissance.
La zone Euro, même si elle donne des signaux plus positifs (voir ici) est encore un frein à l’économie mondiale.
C’est l’ensemble de ces caractéristiques que reflète l’économie globale. Une tendance à la stabilisation mais sans perspectives d’accélération. Aucune région n’a le rôle de locomotive sur l’économie mondiale. C’est cela la caractéristique de la conjoncture et c’est en cela que la situation actuelle est particulière.
Cela plaide pour une politique économique plutot accommodante et doit inciter le couple Bernanke-Yellen à repousser dans le temps le moment où ils donneront un signal de resserrement monétaire. L’économie globale est fragile et elle ne peut pas subir le choc d’une politique qui deviendrait restrictive aux USA.
La BCE a du champs. Les politiques budgétaires, telles que dessinées par la Commission Européenne jeudi dernier, ne sont pas devenues accommodantes loin s’en faut. Il faut donc que la BCE compense s’il apparait souhaitable que la zone Euro contribue rapidement à la croissance mondiale et à l’emploi.