Le profil à la baisse de l’emploi en zone Euro s’est accentué au premier trimestre comme le montre le graphique ci-dessous. Le repli est de -1.8% en taux annualisé et c’est le 7ème trimestre de baisse consécutif. Depuis le point haut local du 2ème trimestre 2011 l’emploi baisse de 0.9% en rythme annualisé. C’est plus rapide que le repli du PIB sur la même période (-0.8% en rythme annualisé)
Le deuxième graphe montre que la dynamique de l’emploi est en zone Euro opposée sur la période récente à celle constatée aux Etats-Unis. Par rapport à la période d’avant crise l’écart en niveau n’est pas spectaculaire mais les profils ont des allures divergentes depuis 2011. Jusqu’alors les trajectoires étaient cohérentes même si les modes d’ajustement n’étaient pas identiques, beaucoup plus brutal aux USA sur le niveau d’emploi lors de la récession suivant la faillite de Lehman.
Depuis 2011 cependant les profils divergent. L’emploi continue de progresser rapidement aux Etats-Unis (même si c’est un peu moins vite qu’habituellement voir ici l’analyse de Menzie Chinn, Laurent Ferrara et Valérie Mignon) alors qu’il se replie depuis 7 trimestres en zone Euro.
Les deux graphes qui suivent, l’un en zone Euro l’autre aux Etats-Unis suggèrent que la dynamique de la demande interne (avancée d’un trimestre) conditionne le profil de l’emploi.
La persistance à la baisse en zone Euro et à la hausse aux Etats-Unis de cette demande interne est probablement une explication majeure pour comprendre le profil de l’emploi.
Tant que la demande interne restera orientée à la baisse en zone Euro on ne pourra pas faire l’hypothèse d’un retournement de l’emploi. Les recommandations de la Commission Européenne de faire le nécessaire pour arriver rapidement sous le seuil des 3% de déficit dans les pays de la zone Euro ne permet pas d’imaginer un renversement brutal et rapide*. Hélas
* La Commission Européenne a repoussé les échéances parce que la croissance en 2012 et 2013 avaient été bien inférieure aux prévisions faites initialement rendant impossible l’atteinte des objectifs relatifs aux déficits publics. Le report de deux ans pour la France et de 3 ans pour l’Espagne reflète de nouvelles prévisions mais un objectif qui reste identique mais qui sera obtenu plus tard.