Les enquêtes menées en zone Euro laissaient imaginer que des ferments de reprise commençaient à se matérialiser. Dans le secteur manufacturier, les indices dans l’enquête Markit ont une meilleure allure (voir ici le 3ème graphique).
Pourtant lorsque l’on regarde les commandes à l’industrie allemande l’image n’est pas du tout celle là. Les indices de commandes à l’industrie en provenance de la zone Euro et de l’Allemagne s’infléchissent nettement au mois de mai. Dans le détail ce sont les commandes de biens d’équipement qui plongent.
Les commandes en provenance de la zone Euro reculent de -2.9% en mai et sont stables sur 3 mois (0.1% taux annuel). Pour les commandes de biens d’équipement, celles qui vont traduire la dynamique de l’investissement, le repli est de -7.2% sur le mois et de -9.3% sur le trimestre (taux annualisé). On peut difficilement attendre une reprise de l’investissement au deuxième trimestre et la contribution de ce poste à la crosisance du PIB restera médiocre.
Concernant les commandes allemandes elles baissent de -2% sur le mois de mai mais sont en progression de 2.3% sur 3 mois (taux annuel). En revanche sur les biens d’équipement la baisse est de -4.1% sur un mois et de -1.3% sur 3 mois. Là aussi pas de quoi se réjouir quant à la contribution de l’investissement à la croissance.
Sur le premier graphique on constate effectivement cette dynamique médiocre de la zone Euro avec une accélération marquée au mois de mai.
La ligne violette qui montre l’ensemble des commandes adressées à l’industrie allemande recule légèrement (-1.3% en mai) tout en restant en progression sur 3 mois (+5.6% taux annuel). Concernant les biens d’équipement le repli est de -1.8 % sur le mois mais une hausse de 2.7% sur 3 mois.
En d’autres termes, la demande extra zone Euro compense presque le recul constaté sur le vieux continent. Sur le mois la progression est de 1.1% pour l’ensemble des commandes et de 13.3% sur le trimestre. Concernant les commandes de biens d’équipement la hausse est de 2.4% sur le mois et de 11.9% sur les trois derniers mois. La dnamique de l’activité est toujours beaucoup plus vive en dehors de la zone Euro.
Le plus préoccupant est que l’ajustement s’opère principalement sur les biens d’équipement. Les chefs d’entreprise n’ont pas l’envie d’investir massivement au sein de la zone Euro. Or la dyanmique du cycle européen ne repartira et ne prendra de l’ampleur que lorsque l’investissement des entreprises aura une allure plus robuste.
Cette inquiétude relative à l’investissement n’est pas liée qu’à la zone Euro.
Le graphe 2 montre que les commandes de biens d’équipement à l’industrie allemande donnent généralement une bonne idée du profil de l’investissement des pays de l’OCDE. Le graphe ne suggère pas d’accélération sur la première partie de l’année 2013. La langueur de la zone Euro pèse sur la dynamique globale des pays de l’OCDE.
L’absence de rebond rapide et fort de l’investissement reflète une absence de rendement fort attendu sur l’économie réelle. De ce fait et par arbitrage cela devrait maintenir plutôt bas les taux d’intérêt réel. Mais faute d’inflation cela maintiendra bas aussi les taux d’intérêt nominaux.
Graphe 1