La hausse du nombre d’inscrits à Pôle Emploi a été de 14 500 en juin. C’est le 26ème mois consécutif de hausse du nombre des inscrits à Pôle Emploi. C’est moins que ce qui était observé jusqu’en avril puisque alors et depuis juillet 2012 les chiffres nets étaient voisins de 30 000.
Le chiffre de mai cependant était plus faible à 100 traduisant principalement une hausse rapide et brutale des sorties liées à cessations d’inscriptions pour défaut d’actualisation. Le nettoyage des fichiers a continué à un rythme fort en juin mais ce n’est pas tout.
Dans la dynamique des flux d’entrées et de sorties à Pôle Emploi sur les catégories A, B et C on note deux choses
1 – Les entrées diminuent notamment sur les postes qui sont liés à l’activité économique. C’est le cas des fins de CDD et des fins de mission d’intérim. Cela correspond à la stabilisation que l’on commence à percevoir sur l’économie française.
2 – Les sorties restent très fortes non par une hausse des reprises d’emplois (en repli de 4% en juin par rapport à mai) mais par le maintien à un haut niveau des radiations administratives et des cessations d’inscriptions par défaut d’actualisation. Ce changement s’observe via un changement radical constaté notamment depuis 2 mois (avec un passage au dessus de 250 000 dans le graphe ci dessous)
C’est la conjonction de ces deux phénomènes qui fait que finalement la hausse du nombre d’inscrits à Pôle Emploi reste sur une évolution modérée. Les entrées reculent et c’est positif car reflétant une stabilisation de l’activité mais la hausse des sorties traduit toujours une raison administrative (nettoyage des fichiers) plus qu’une raison économique.
Les deux logiques reflètent deux phénomènes distincts mais dont la conséquence est de faire baisser le flux net d’entrées Pole Emploi
Cela peut il inverser la tendance des inscrits à Pole Emploi et peut on imaginer une baisse des inscrits ?
On voit bien les deux phénomènes à l’œuvre et on constate aussi que la situation macroéconomique tend à se stabiliser. Les enquêtes de l’INSEE et de Markit montrent que la situation a une allure plus robuste même si l’on ne parle pas encore de croissance (voir le graphe ci-dessous)
Cela va se traduire par la continuation de la tendance déclinante des inscriptions liées aux fins de CDD et de missions d’intérim.
Le repli des entrées à Pôle Emploi pourrait aussi traduire une accélération des contrats d’avenir qui “sortent” les candidats du circuit. C’est un des aspects de la politique de l’emploi.
Si dans le même temps la gestion administrative des inscrits à Pole Emploi continue sur le mode observé ces deux à trois derniers mois alors on ne peut pas exclure une baisse des inscriptions à Pole Emploi autour de la fin de l’année. Cela ne voudra pas dire pour autant que l’emploi augmentera. Cela est une autre problématique. On se focalise sur un indicateur qu’il faut faire baisser via les contrats d’avenir et la gestion administrative des inscrits.
Peut on avoir une baisse des inscrits à Pole Emploi et une hausse du taux de chômage ?
Le calcul du nombre de chômeurs par l’INSEE reflète la prise en compte des données mensuelles publiées par le ministère de l’emploi (celles que l’on vient de décrypter) et l’enquête Emploi réalisée par l’INSEE.
Généralement il y a une bonne cohérence entre le profil des données d’inscrits à Pôle Emploi et l’évolution du taux de chômage (voir graphe). Cependant lors des retournements il peut y avoir des délais avec un taux de chômage qui baisse avec retard. Ce fut le cas en 2005-2006. Le nombre d’inscrits avait baissé à partir d’avril 2005 mais le taux de chômage ne s’était infléchi à la baisse qu’à partir du 2ème trimestre 2006. On ne peut exclure un phénomène de ce type aujourd’hui car les données économiques restent fragiles et n’engendrent pas encore de hausse de l’emploi.