Lors du comité de politique monétaire de Juin la Fed a publié ses prévisions. Celles relatives à la croissance pour 2013 sont intéressantes après la publication la semaine dernière des chiffres du PIB pour le 2ème trimestre.
L’intérêt de se pencher sur cette question résulte des changements de politique monétaire annoncés par Bernanke lors de la conférence de presse qui a suivi cette réunion de juin. En effet le président de la Fed a suggéré qu’en raison de l’amélioration de l’activité économique et du risque plus limité de rechute de la croissance il serait opportun pour la Fed de sortir progressivement de sa politique très accommodante.
La dynamique de l’activité va donc avoir un rôle majeur au cours des prochains mois pour déterminer le timing de la Fed dans son changement effectif de stratégie.
Les prévisions de croissance moyenne du PIB pour 2013 se tiennent dans un intervalle de [2.3 – 2.6%]. Cela fait une prévision moyenne de 2.45%.
Pour le premier trimestre la croissance du PIB a été publiée à 1.1% en taux annuel et celle du 2ème trimestre à 1.7%. Cela donne un acquis de 1.05% (croissance moyenne en 2013 si le niveau du PIB en T3 et T4 reste au niveau de T2 dernier chiffre connu).
Dès lors pour atteindre le chiffre de 2.45% publié par la Fed il faudrait une croissance de 7.4% en taux annuel au troisième et au quatrième trimestre de cette année.
Une telle séquence a existé par le passé mais c’était au début des années 80 lorsque la politique de relance de Reagan battait son plein.(voir le graphe ci dessous)
Ce n’est pas le cas aujourd’hui puisque la politique budgétaire reste soumise à des coupes de dépenses. D’ailleurs on observe que depuis le début de l’année 2010 la contributions des dépenses publiques (locales puis fédérales) à la croissance du PIB sont négatives. C’est un frein à la croissance. Le schéma n’est clairement plus celui du début des années 80.
En d’autres termes le chiffre de 2.45% ne pourra pas être atteint et c’est en cela que le comportement de la Fed sera intéressant à suivre.
Cependant comme le note Tim Duy (@TimDuy) (lire ici) la Fed a été au cours des dernières années plus pertinente dans la prévision du taux de chômage que de la croissance du PIB.
L’écart de croissance sera fort néanmoins et les commentaires de Bernenke sur ce point seront forcément très attendus.