La zone Euro présente toutes les caractéristiques d’un retournement du cycle manufacturier.
1 – Il y a une dynamique commune que l’on perçoit dans l’allure des indices synthétiques. L’évolution désordonnée observée depuis de nombreux mois se cale désormais sur une tendance commune. C’est le graphe 1
On notera que l’Espagne et l’Italie ont une allure très robuste alors que la France cale un peu. Cette caractéristique s’observe aussi cela dans le graphe des flux de commandes à l’exportation.
2 – Les ajustements ont été faits sur les stocks et les flux de commandes repartent à la hausse. Le ratio Nouvelles Commandes sur Stocks est en hausse significative et a été réévalué par rapport à la publication initiale. Son profil est cohérent avec l’évolution sur 3 mois de la production industrielle de la zone Euro. C’est le graphe 2
Il va y avoir une augmentation significative de la production au cours des prochains mois. Les biens manufacturés sont des biens échangeables internationalement.
3 – Les flux de commandes à l’exportation s’accélèrent. Les européens qui échangent beaucoup entre eux accélèrent leurs échanges. Cela participe de la dynamique du cycle et l’amplifie. L’Europe intégrée c’est à un moment donné, parce que les ajustements ont été faits sur les stocks et sur les coûts, la multiplication d’effets de contagion dont tous les pays bénéficient. C’est le graphe 3
Les pays européens ont des cycles toujours très proches. Cela est désagréable lorsque le cycle est baissier mais lorsque les éléments positifs s’accumulent alors il y a une accélération des échanges qui se traduit par une hausse de l’activité et une amélioration durable de la situation économique.
Tout n’est pas encore réglé et le secteur manufacturier qui peut réaliser des gains de productivité importants doit entrainer toute l’économie y compris celle des services dont les gains de productivité sont plus faibles. C’est cette capacité à dégager des gains de productivité qui donne à l’industrie manufacturière une importance majeure dans l’économie.
Cependant la transition vers les services et le reste de l’économie est un processus long et parfois chaotique. Les prémices de la reprise se dessinent il faut maintenant savoir amplifier ce mouvement pour que l’investissement reprenne et que l’emploi ait une allure plus robuste.
Graphe 1 – Zone Euro – Indices synthétiques du secteur manufacturier – Enquêtes PMI/Markit
Graphe 2 – Zone Euro – Ratio des Nouvelles Commandes sur Stocks et Production Industrielle