La question de l’emploi reste posée en France. Chaque mois chacun s’interroge sur le chiffre qui sortira du chapeau de Pôle Emploi. Il y a ensuite des interprétations souvent excessives de ces données (même hors mois d’Août) débouchant sur la question systématique de la possibilité du retournement du chômage avant la fin de l’année.
Je crois que plutôt que de s’intéresser au chômage il serait plus positif et plus utile de se focaliser sur l’emploi car c’est lui qui in fine permettra la création de richesse.
Le graphe ci dessous représente l’évolution de l’emploi marchand non agricole, trimestre après trimestre, et l’indice Emploi issu de l’enquête PMI/Markit pour l’ensemble de l’économie française (secteurs manufacturier et de services).Cette enquête dont la lecture est simple (amélioration au dessus de 50, détérioration au dessous) suggère que les chefs d’entreprise sont sur la voie de la stabilisation de l’emploi. En effet si la cohérence entre les deux indicateurs présentés dans le graphe se maintient alors le niveau d’emploi devrait se stabiliser autour de la fin de l’année 2013.
Cela ne signifie pas que les problématiques sur le marché du travail seront derrière nous mais c’est une première étape importante.
Deux remarques:
1 – Le niveau de l’emploi reste faible comme le montre le graphe ci après. Il est encore 2.1% au dessous du niveau qui avait été constaté au 1er trimestre 2008. Cela correspond à 504 000 emplois en moins. L’objectif est de regagner ces emplois et d’intégrer les personnes, les jeunes souvent, qui sont arrivés entretemps sur le marché du travail. C’est l’enjeu des politiques de l’emploi et du mode d’ajustement du marché du travail.
La tâche est considérable et la question est de savoir si spontanément le marché du travail peut engendrer une telle quantité d’emplois alors que le marché du travail reste très rigide, notamment pour les jeunes. Cela peut passer par des interrogations sur le coût du travail.
2 – La deuxième remarque est que même si la reprise modeste attendue pour 2014 se confirme, il n’y aura probablement que peu de création d’emplois et le taux de chômage continuera de grimper.
La raison est simple: un chef d’entreprise n’embauchera que lorsque la demande qu’il perçoit et celle qu’il anticipe sont suffisamment robustes et durables. Il ne veut pas prendre le risque d’embaucher s’il n’anticipe pas cette amélioration car le coût de séparation est élevé.
Cela veut dire que si l’activité reprend modestement alors il est probable que l’on assistera à une stabilisation de l’emploi, à une hausse des heures supplémentaires et à une progression du chômage. En effet si l’emploi est stable, les nouveaux arrivants seront d’abord au chômage avant de trouver un emploi.
Donc si on peut attendre une stabilisation de l’emploi autour de la fin de l’année, le taux de chômage continuera de progresser