L’indice du climat des affaires français publié par l’INSEE est resté stable en Novembre . Son niveau de 95 est 5 points au-dessous de sa moyenne historique qui est, par construction, à 100 . Nous voyons sur le graphique que l’indice est inférieur à 100 depuis Septembre 2011 .
Les détails de l’enquête ne suggèrent pas d’amélioration rapide pour les prochains mois . Le secteur de l’industrie qui est un bon indicateur de la dynamique de court terme du PIB est stable depuis Août et les détails sur ce secteur ne suggèrent pas une amélioration rapide. Les commandes restent faibles (en dessous de leur moyenne historique) et les perspectives d’activité des entreprises ont diminué en Novembre par rapport à Octobre et sont maintenant inférieures à leur moyenne historique.
Cet environnement sombre n’est pas très éloigné de l’enquête PMI/Markit qui a été publiée jeudi dernier ( voir ici) . Sur le deuxième graphique de la comparaison entre l’indice PMI et l’indice INSEE montre dynamique cohérentes . Tous deux ont chuté en Novembre .
En regardant les deux graphiques ci-dessous on est amené à se poser la question suivante : Qu’est ce qui pourrait améliorer rapidement la dynamique du PIB français ?
Sur le premier graphique j’ai comparé l’indice INSEE et la croissance annuelle du PIB . Nous voyons que les deux indicateurs suivent la même dynamique et s’il n’y a pas une amélioration rapide de l’enquête on ne peut pas s’attendre à une croissance plus forte dans les trimestres à venir.
Dans le deuxième graphique je comparer l’indice PMI et le PIB en variation trimestrielle . La baisse observée dans l’indice en Novembre devrait aboutir à un faible nombre de PIB au T4 .
Une croissance faible du PIB au quatrième trimestre n’aura pas une grand importance sur la croissance du PIB 2013 car c’est le dernier trimestre et l’influence de celui ci sur le calcul du PIB moyen est réduit (voir ici pour les modalités de calcul de la croissance du PIB). La croissance en 2013 sera d’environ 0,15 % . Mais un chiffre faible au T4 aura un impact fort sur la croissance du PIB 2014 car le point de départ sera plus faible que prévu. En matière de finances publiques , cela peut être problématique pour tenir les objectifs de déficit.
En d’autres termes , nous ne voyons pas à travers l’ enquête de l’INSEE une réelle amélioration de la dynamique de l’activité . En regardant le flux de nouvelles commandes, nous voyons qu’ils sont encore réduits et ne contribueront pas à une accélération rapide de l’activité économique . Ce qui est vraiment problématique, c’est le fait que les nouvelles commandes à l’exportation soient également faibles . Peut-être est ce une faiblesse de nos proches partenaires commerciaux en Europe ? Cependant l’Allemagne va bien et le Royaume-Uni aussi ( l’enquête CBI est très positif pour Novembre ) , cela signifierait que d’autres pays européens, l’Italie ou l’Espagne, seraient de retour dans une économie qui tourne au ralenti? Cela peut signifier aussi la perte de compétitivité de l’économie française ?
La première ou la deuxième explication pourrait être, à la fin, d’un facteur déclencheur des réformes structurelles . Si c’était le cas ce serait une bonne nouvelle parce que la dynamique actuelle n’est pas soutenable à moyen terme (voir ici) .
Pour conclure , une comparaison avec l’Allemagne est intéressante et pertinente. Le graphique ci-dessous compare l’indice de l’INSEE et l’indice IFO . Les deux indices sont centrés et réduits et 0 est la moyenne historique sur la période . Nous voyons une forte cohérence entre les deux indices et les points de retournement sont presque au même moment . La question est qu’en Novembre l’indice allemand est un écart-type au-dessus de 0 indiquant une dynamique d’activité très puissante. En France, en revanche, l’ indice est un demi écart-type au-dessous de 0. La dynamique est faible et clairement la France et l’Allemagne ne jouent pas le même jeu . Ceci est une mesure du rapport de force au sein de la zone euro et pourrait conduire à une perte d’influence de la France si la dynamique française restait aussi limitée. Le couple franco-allemand est essentiel pour la construction européenne, cependant il n’est plus équilibré sur le plan économique et c’est là le problème.