Ce matin dans le journal Libération, Florent Latrive (@latrive) publiait un billet sur la Grèce en soulignant par 4 graphes “la grande purge subie par la Grèce”. (lire l’article ici)
J’ajouterais volontiers trois graphes pour faire une comparaison de la Grèce avec les USA, une autre de la Grèce avec elle-même dans le temps et une dernière avec l’Espagne et le Portugal..
La Grèce et les Etats-Unis
Le premier graphe présente le profil du PIB (mesure de l’activité économique) de la Grèce de 2008 à 2013 et le profil de celui des Etats-Unis de 1929 à 1934.
Les deux profils sont comparables. Le repli est plus rapide aux USA puisque le point bas a été touché après 4 ans contre 5 ans pour la Grèce. Mais dans les deux cas, le repli de l’activité économique a été proche de 25%. Dès lors pas étonnant que les taux de chômage des deux pays soient comparables au voisinage de 25% en 1932 aux USA et de 27% actuellement en Grèce.
Ce graphe montre l’impact considérable de la crise sur la situation des grecs, il est du même ordre que celui subi par les américains lors de la grande dépression.
Le deuxième graphique est celui du PIB par tête de la Grèce mais en le comparant à celui de la zone Euro et en prenant une période plus longue que celle de Florent Latrive.
PIB par tête en Grèce
Le graphe ci dessous montre l’évolution du PIB par tête de la Grèce relativement à celui de la zone Euro.
Le PIB par tête de la Grèce représentait environ les 3/4 du PIB par tête de la zone Euro durant les années 90. La hausse de l’indicateur à partir des années 2000 est spectaculaire. En 2009 le ratio est de 90%. En 2013 cependant il a chuté à 70% du PIB par tête de la zone Euro. Le PIB par tête revient quasiment au même niveau qu’avant la période de très forte croissance connue par la Grèce à partir du début des années 2000.
Comparaison avec le Portugal et l’Espagne
La hausse très rapide du PIB par tête grec n’était certainement pas soutenable.
La comparaison avec l’Espagne et le Portugal indique une convergence vers le niveau moyen de la zone Euro beaucoup plus vive que celle de l’Espagne. Le profil de l’investissement étant un peu inférieur à celui de l’Espagne, il y avait probablement une progression excessive dans les années 2000. Elle a été corrigée violemment depuis.