La confiance des ménages publiée ce mardi 27 mai est stable à 85 soit 15 points en dessous de sa moyenne historique qui est de 100 par construction.
Cela fait plusieurs années maintenant (été 2008) que l’indicateur reste en dessous de sa moyenne historique. Celle-ci est-elle encore pertinente ou est-ce une rupture de processus? On peut s’interroger d’autant que ce changement est concomitant avec la longue inflexion du pouvoir d’achat par unité de consommation. En d’autres termes, l’économie française est-elle entrée dans une nouvelle période de croissance plus réduite, de gains de pouvoir d’achat plus limités ou est-ce simplement un passage long et difficile mais qui finalement ne sera que temporaire? En d’autres termes, faut-il définir une « nouvelle normalité » pour l’économie française?
En complément de cette enquête auprès des ménages, on relève que les entreprises n’ont pas, non plus, la capacité de revenir sur leur moyenne de long terme (enquête publiée le 22 mai). Le graphe ci-dessous montre que depuis l’automne, l’indice de climat des affaires de l’INSEE reste collé au voisinage de 94 sans donner le sentiment d’un retour rapide vers la moyenne historique qui est de 100 par construction. Là aussi faut-il définir une nouvelle normalité?
L’enquête Markit sur la France a été critiquée parce qu’elle était peu optimiste sur l’économie française et que des écarts s’observaient avec les données « dures » (voir ici). L’enquête de l’INSEE ne donne pas de signaux plus enthousiasmants même s’ils paraissent plus fiables.

On peut aussi s’interroger sur le chiffre de croissance du 2ème trimestre au regard de la réactivité des deux enquêtes. La moyenne de l’indice de confiance du consommateur est de 85.1 en avril et mai contre 86.3 en moyenne au premier trimestre. Du côté du climat des affaires, l’indice moyen d’avril et mai est de 94.1 contre 94.4 en moyenne au premier trimestre. Le chiffre de croissance du PIB qui était nul au premier trimestre peut-il spontanément rebondir au deuxième?  Les ménages et les entreprises ne valident pas un tel scénario. Cela renforce les interrogations sur la capacité à converger vers les objectifs de déficit public définis par le gouvernement.

Indicateurs de confiance des ménages et indice de climat des affaires
Indice de pouvoir d’achat par unité de consommation