Aujourd’hui, lundi 25 août, ont été publiées les statistiques sur la production industrielle mondiale et le commerce mondial pour le mois de juin. Ces chiffres émanent du CPB Netherlands Bureau of Economic Policy Analysis. C’est un institut néerlandais indépendant
Profil de la production industrielle
Le premier graphique présente l’indice de la production industrielle mondiale depuis 2002. Il y a 4 phases bien distinctes: la période jusqu’à l’été 2008 symbolisée par la tendance en rouge. La croissance y est de 4.5% en taux annualisé. La deuxième phase est la rupture de la fin 2008. Il y a ensuite une période de reprise jusqu’en janvier 2011, la croissance moyenne est alors de 8.3%. Depuis le début de l’année 2011, la dernière phase est caractérisée par une croissance lente de 2.8%. Les derniers chiffres disponibles suivent la tendance observée, il n’y a pas de rupture ou d’accélération qui laisserait penser à un changement de régime.
Le deuxième graphe est la mesure des contributions régionales à la croissance trimestrielle de la production industrielle mondiale.
Depuis la fin de l’année 2013 la production industrielle mondiale ralentit. D’environ 4% en rythme annualisé, la progression n’est plus que de 1.8% au deuxième trimestre 2014.
Le changement majeur est le Japon dont la contribution est franchement négative au deuxième trimestre. Cela est en phase avec le repli rapide du PIB sur la même période (voire ici). L’économie américaine (en rouge) a une contribution solide sur l’ensemble de la période. En revanche, celle de la zone Euro est illisible depuis le début de l’année 204. L’Amérique latine en vert est, au printemps 2014, en repli pour le 3ème trimestre consécutif. L’Asie a toujours une contribution positive mais qui apparait moins vive.
En raison des Abenomics le Japon a connu un profil assez volatil. Si l’on calcule l’évolution de la production mondiale hors Japon, elle est de 2% en taux annualisé depuis le début de 2013. Les deux moteurs de la croissance restent les USA et l’Asie. Aux autres de trouver leur place.
Le Commerce Mondial en volume
Le troisième graphe présente l’évolution annuelle du commerce mondial en volume. La bande bleue est le taux de croissance moyen de 1992 à 2007 plus ou moins un écart type. Depuis 2011, le commerce mondial progresse moins vite que ce qui était observé avant la crise. Cela traduit le manque de dynamique dans l’enchainement conjoncturel. Généralement la progression de l’activité entraine une intensification des échanges ce qui sert de soutien à la hausse de la production industrielle mondiale. Depuis 2011 ce n’est plus le cas. Le profil de la production industriel est sur une tendance lente et cela ne crée pas un courant fort dans les échanges. Au mois de juin, le point tangente cette bande bleue. Il n’y a toujours pas d’emballement.
Le dernier graphe montre la contribution de chaque région à la croissance trimestrielle des échanges.
Après un début d’année fragile marqué par les aléas climatiques aux USA et une situation fragile en Chine, il y a reprise au deuxième trimestre. L’Asie corrige, les Etats-Unis aussi et la zone Euro a une contribution plus robuste. Le Japon, comme pour la production industrielle, se contracte au deuxième trimestre. Les échanges des pays émergents ont généralement une contribution positive sauf au deuxième trimestre 2014 en Europe centrale et en Amérique latine.
Au regard des enquêtes publiées en Juillet et Aout par Markit sur l’économie mondiale, il n’est pas attendu d’accélération globale de l’activité. Elle continue de progresser mais sur un rythme qui reste modéré.