L’indice ISM du secteur manufacturier avait atteint un niveau record à 59 en Août*. Il y a une correction en septembre puisque l’indice s’est inscrit à 56.6. La dynamique de l’activité reste bien au dessus de sa moyenne de long terme qui se situe à 52.2 sur le premier graphe.
Le graphe ci-dessous montre qu’il n’y a aucune raison d’interpréter ce repli comme un changement de tendance, comme une rupture remettant en cause la dynamique de l’économie américaine. Il s’agit davantage d’une correction.
Le chiffre moyen du troisième trimestre reste très fort à 57.6 contre 55.2 au printemps et 52.7 sur les trois premiers mois de l’année.
La décomposition de l’indice ISM montre que le repli observé en septembre des différentes composantes de l’indice synthétique traduit une correction. On ne peut pas parler de retournement de tendance. Les flux de commandes qui avaient été très forts depuis 4 mois se stabilisent à un niveau élevé puisque l’indice est à 60. C’est peut être le chiffre de 66.7 du mois d’aout qui était excessif. L’indice de production reste au même niveau qu’en août (64.6 en septembre contre 64.5 en aout). L’emploi baisse un peu mais c’est un indicateur plus volatil et qui est à un niveau élevé même après ce repli (54.6 en septembre – Les chiffres de 58.1 et 58.2 en aout et juillet étaient excessifs au regard de la série)
Le ratio des nouvelles commandes sur stocks reste à un niveau élevé à 1.17. On voit sur le graphe que ce chiffre est compatible avec un taux de croissance trimestriel qui reste honorable. Le chiffre de croissance attendu pour le troisième trimestre gommera certainement les effets de rattrapage qui ont été observés au printemps après le premier trimestre affecté par l’aléa climatique.
Le dernier point est la dynamique de productivité contenue dans cette enquête ISM. Le quatrième graphe suggère que la productivité continue de progresser rapidement même si son accélération est probablement proche de son maximum. Il n’y a pas de retournement brutal susceptible d’inverser spontanément la perception de l’économie américaine. Il y a un côté vertueux dans la dynamique proposée. La productivité va desserrer la contrainte sur les entreprises et permettre une dynamique plus longue.
Conclusion
L’ISM avait probablement trop accéléré en août. Son niveau de 59 était excessif. Le chiffre de septembre est une correction mais pas une remise en cause de la croissance américaine. Ce chiffre devrait plutôt rassurer Janet Yellen car il montre que les risques de tensions sont un peu moins forts, que les tensions inflationnistes ne se sont pas renforcées et qu’elle n’a toujours pas de raisons pour accélérer un éventuel mouvement de hausse sur les taux d’intérêt
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* un indice supérieur à 50 indique une amélioration de l’activité, plus on s’éloigne vers le haut de ce seuil plus forte est l’activité
Annexe – L’ensemble des composantes de l’indice ISM
On notera qu’il n’y a pas de tensions sur les prix, que les commandes à l’exportation devraient rester un support aux exportations, que le niveau de l’emploi est fort et que les stocks sont toujours importants.