On peut avoir des anticipations plus robustes pour 2015 car les baisses de l’euro et du pétrole seront très probablement durables et parce que la BCE va continuer la mise en œuvre d’une politique monétaire qui donnera toute sa mesure en 2015.
Cependant, à court terme, les signaux restent préoccupants. C’est le message des chiffres publiés par la Dares sur les entrées et sorties de Pôle Emploi.
Deux graphes traduisent ce point.
Le premier représente le total des fins de CDD, des fins de missions d’intérim et de licenciements économiques.
Le graphe indique que, depuis la fin du printemps 2014, cet indicateur se redresse rapidement. Le repli du mois d’octobre 2014 ne permet pas de signaler un retour à la tendance d’avant l’été. Les entreprises sont à nouveau et depuis le printemps en phase de réduction de leurs effectifs. Cela est cohérent avec la baisse de l’emploi marchand au 3ème trimestre et qui avait été publié le 14 novembre. Malgré la croissance du 3ème trimestre les entreprises n’ont pas hésité à réduire les contrats temporaires. Cela peut signifier qu’elles ne parviennent pas à imaginer que la croissance puisse reprendre durablement.
Le deuxième graphe est celui des reprises d’emplois. Il est quasiment à son plus bas. Seuls les chiffres de mars 2009 (au plus fort des conséquences de court terme de la crise Lehman) et de juillet 2014 ont été plus faible. Les chefs d’entreprise ne souhaitent pas spontanément embaucher. Là aussi la demande est perçue comme trop réduite pour provoquer la nécessité d’embaucher davantage.
La dynamique du marché du travail reste préoccupante car le profil anticipé de l’économie par les entreprises ne signale pas d’envie d’embauches nouvelles de la part des chefs d’entreprise.
La solution ne viendra pas seulement d’une plus grande flexibilité du marché du travail mais aussi de la capacité à se projeter à un horizon un peu éloigné. Cela impliquerait un fonctionnement plus stable de l’économie et des marchés au cours des prochaines années.