Verbatim de ma chronique audio du jour
La longue période de crise se traduit, dans les pays occidentaux, par une trajectoire de croissance plus basse que par le passé. Aux USA et en Europe, le profil de l’activité est bien inférieur actuellement à ce qu’il était dans les cycles économiques précédents.
Pourtant, nous avions tous eu des espoirs de progression durablement élevée de l’activité économique avec l’apparition des nouvelles technologies.
A la fin des années 90, les études se multipliaient pour montrer que le changement dans les gains de productivité était durable et que cela modifierait de façon permanente le profil de la croissance. Peu d’économistes indiquaient que ce mouvement serait temporaire et que la croissance lente de la productivité des années 70 jusqu’au milieu des années 90 était la norme.
Cette discussion n’est pas purement académique car derrière les gains de productivité les questions posées portent sur la dynamique des revenus et sur l’emploi.
Depuis la fin des années 90 et cette période d’explosion des nouvelles technologies on a pu observer un net ralentissement de la productivité.
Dans une étude récente des chercheurs de la Federal Reserve Bank de San Francisco indiquent que le profil de la productivité, aux Etats-Unis, est revenu sur celui qui était constaté avant la rupture technologique des années 90. Le rythme de progression des gains de productivité est depuis 2004 de l’ordre de 1.5% contre plus de 3% de 1996 à 2003. Le changement est spectaculaire alors que l’on observe partout et quotidiennement la mise en œuvre de ces nouvelles technologies.
La question d’après est de savoir si ce changement de tendance est la résultante de la crise ou si la crise n’a fait que l’accentuer. Toujours d’après cette étude, les auteurs en utilisant deux mesures distinctes suggèrent que le changement de tendance est observable avant même la crise. L’essoufflement des gains de productivité s’observe au milieu de la première décennie des années 2000.
Cela implique que l’impact de la rupture technologique s’est ralenti d’elle même en 2004 – 2005 et la crise n’a fait qu’accentuer ce changement.
La question que l’on doit dès lors se poser est celle du futur.
Est ce que l’économie des pays occidentaux est condamnée à avoir des gains de productivité modérés limitant ainsi sa capacité à croitre davantage ? En d’autres termes, est ce que la révolution technologique qui a bouleversé les processus de production tant dans le secteur manufacturier que dans celui des services est juste un phénomène qui a fait sauter l’économie sur une trajectoire plus élevée mais sans en changer le rythme tendancielle de progression ?
Les gains forts de productivité ne seraient alors que ceux résultant du changement de trajectoire. C’est ce que semblent dire les statistiques mais cela est surprenant malgré tout au regard des ruptures que l’on a tous constatés sur notre façon de travailler, de consommer ou encore de s’insérer dans la société
On peut aussi imaginer que la rupture technologique n’a franchi qu’une première étape et que de nouveaux pas seront accomplis avec la mise en place de robots et de machines à intelligence artificielle.
On peut imaginer que c’est ce dernier aspect qui peut l’emporter au regard du bouillonnement technologique que l’on peut observer. D’autres questions se poseront alors et notamment la place que l’on accorde au travail dans ces sociétés à haute technologie.