Lors de la conférence de presse de Janet Yellen une question a été posée sur le timing du changement de la politique monétaire. Faut il agir plutôt plus rapidement ou est ce qu’une intervention plus tardive est préférable ?
Intervenir trop tard c’est prendre le risque d’être “behind the curve “. C’est à dire d’être en retard sur l’évolution conjoncturelle. Une mesure trop tardive est susceptible de laisser l’inflation se développer. Dès lors compte tenu du délai entre la mesure de politique monétaire et son impact sur la conjoncture il est souvent évoqué la possibilité de mesures préventives afin de contraindre l’inflation dès qu’elle se présentera.
L’idée est séduisante. Cependant il faut être capable de déterminer le moment où l’inflation s’accélèrera de façon excessive.
Sur ce point, les banques centrales et les conjoncturistes n’ont pas été efficaces. Les “Very Serious People” chers à Krugman attendent de l’inflation depuis 2008, depuis que les banques centrales ont mis en œuvre des politiques non orthodoxes. Les banquiers centraux revoient aussi régulièrement leurs perspectives d’inflation à la baisse.
Dès lors doit on conditionner la politique monétaire d’aujourd’hui à une inflation qui pourrait s’accélérer demain, après demain ou encore plus tard. C’est prendre un risque sur la conjoncture car une remontée des taux la fragiliserait.
Cela veut dire que l’on doit voir les premières manifestations de l’inflation avant de changer de stratégie monétaire. Probablement que cela se traduira par une hausse de prix un peu au-dessus de la cible de la banque centrale mais cela n’est surement pas très grave au regard du risque d’une politique trop précocement restrictive.
C’est pour cela que Yellen a encore du temps avant d’agir.