La situation va rester complexe en Grèce quelque soit l’issue du référendum.
Les sondages pré-referendum montrent une bataille à couteaux tirées entre les deux options. Le vainqueur n’aura probablement qu’une avance minime qui ne permettra pas de trancher fortement. Ceci étant en démocratie il suffit d’une voix supplémentaire pour l’emporter.
Mais la situation est plus complexe car le détail des sondages montrent une opposition très claire entre les plus de 55 ans majoritairement en faveur du oui et les moins de 55 ans favorables au non. En d’autres termes, la victoire réduite d’un camp sur l’autre ne résoudra pas cette question entre les générations. Les uns espèrent conserver ce qu’ils ont et les autres veulent se créer un avenir.
La victoire du oui n’instaurerait pas nécessairement de la stabilité politique. D’abord parce que comme le rappelle Hugh Dixon le parti arrivant en tête a une prime de 50 sièges. Ce pourrait être Syriza car les les autres partis sont potentiellement plus petits et ne veulent pas faire alliance. (Voir l’article de Dixon). En d’autres termes, même si le oui l’emporte il n’y aura pas spontanément de la stabilité politique. Comment alors négocier avec la troïka sans gouvernement stable?
En outre comme le suggère cet article du Guardian l’impact des événements de cette semaine, avec de nombreuses restrictions (banque, nourriture, médicaments), aura une forte persistance. Le choc sur l’économie a été fort et brutal et se traduira par un retour de la récession alors que les signaux étaient plus positifs sur l’activité et l’emploi en fin d’année dernière.
La longue période de récession a déconstruit la société grecque. Les questions économiques devront être réglées mais les oppositions sont toujours très fortes. Il ne faudrait pas que la société grecque bascule dans un chaos supplémentaire.