Beaucoup de questions sur la différence entre la prévision du FMI pour la France à 1.1% pour 2016 et celle du gouvernement à 1.5%. A la lecture des commentaires on a pu avoir l’impression d’un monde très différent alors que l’écart n’est pas très important. C’est un peu l’épaisseur du trait.
Néanmoins, on notera que par rapport au chiffre constaté en 2015, 1.2%, le FMI considère une décélération (ou plutôt une stabilisation car le chiffre dans le tableau du FMI est de 1.1% pour 2015) alors que le gouvernement est toujours dans la poursuite de l’accélération déjà constatée en 2015 par rapport à 2014. Il y a une dynamique sous-jacente qui n’est pas tout à fait la même.
Le FMI suggère que c’est en 2017 que la situation commencera à s’améliorer avec 1.3% de croissance alors que pour le gouvernement la croissance reste collée à 1.5%.
Ma compréhension de la différence limitée entre les deux prévisions provient de la façon avec laquelle ces comptes sont construits.
Le curseur est plus sensible à la dynamique interne pour la prévision du gouvernement alors qu’il l’est davantage par l’environnement international dans le cas de la prévision du FMI.
Pour les premiers, la demande intérieure (consommation et investissement) forment un support majeur pour l’activité, ce que semblent valider les chiffres de consommation des deux premiers mois de 2016.
Pour les seconds, l’environnement peu robuste de l’économie française et de l’économie de la zone Euro est un frein à la croissance. De ce point de vue l’environnement global est effectivement préoccupant. C’est toute la rhétorique de Maury Obsteld sur la croissance trop lente depuis trop longtemps (voir ici)
Ne faisons pas de cette différence de prévisions un enjeu majeur, la croissance reste limitée et insuffisante pour engendrer une amélioration forte et durable de l’emploi.
La question intéressante aurait été la prévision de 2018 et 2019 pour savoir si les chiffres de 1.5% pour 2016 et 2017 traduisaient le point haut du cycle ce qui est probable.