La Fed ne modifiera pas ses taux lors de sa réunion dont le résultat sera annoncé ce soir. Les données économiques ne sont pas suffisamment probantes pour changer de stratégie. L’immobilier, les commandes de biens d’équipement, le commerce extérieur ou encore la consommation des ménages: aucun de ses indicateurs ne plaide pour l’apparition de tensions au sein de l’appareil productif. Les tensions nominales sont réduites aussi: le taux d’inflation reflue et les salaires ne progressent pas.
La question portera forcément sur la réunion de juin. Il est clair que la Fed va laisser penser, dans son communique, qu’une hausse de taux est possible lors de cette réunion. On verra à ce moment là l’état des données économiques.
Il me semble cependant que cela serait une erreur d’imaginer une hausse en juin. La réunion de la Fed, les 14 et 15 juin, aura lieu dans un contexte européen très incertain. Le référendum britannique ne sera pas encore passé (23 juin), des élections en Espagne se tiendront avant le 26 juin et la question grecque ne sera peut-être pas résolue. En outre il y aura eu le résultat de la présidentielle autrichienne.
L’ensemble de ces facteurs, le Brexit notamment, va créer une incertitude forte sur l’Europe. Selon la façon dont les sondages évolueront on ne pourra pas exclure un attrait particulier pour les Etats-Unis qui serviraient alors de refuge. Le dollar et les actifs américains progresseraient au détriment de l’euro et des actifs européens. Les pays émergents seraient aussi affectés.
Dans ces conditions, la hausse du dollar serait suffisante pour contraindre l’économie américaine. La hausse des taux d’intérêt ne serait pas pertinente.
D’une manière générale, ces incertitudes politiques vont inciter les banques centrales au statu quo.