L’expérience grandeur nature va pouvoir se mettre en place après le vote des britanniques. Les règles vont changer profondément dans un grand pays mobilisant les économistes pour en mesurer les conséquences. Car le souhait de sortir de l’Union Européenne sera définitif et aura forcément un impact sur la vie des britanniques et sur l’Europe .
Cependant, à très court terme, il ne se passera que peu de choses sur le plan économique Mais les anticipations vont changer de façon importante. C’est ce phénomène qui pèsera fortement sur les marchés financiers. Ceci entraînera très probablement l’intervention des banques centrales afin de limiter l’ampleur et la diffusion du choc. Les économies du monde entier n’ont pas besoin de ce type de situation aujourd’hui et il est probable que les accords de swaps sur la liquidité vont être réactivé afin de limiter les effets de contagion.
Pour l’économie La question posée est simple: les relations entre le Royaume Uni et le reste du monde vont changer. Les règles ne seront plus les mêmes pour la 5ème puissance économique mondiale. C’est ce poids du Royaume Uni qui donne de l’importance à cet évènement. Les relations vont changer dans un environnement économiques peu dynamique et dans un monde où les banques centrales sont déjà très accommodantes tout en envoyant le message qu’elles le resteront encore très longtemps. Cela suggère un choc négatif sur les échanges mondiaux avec une possibilité réduite d’ajustement. C’est cela qui est préoccupant. Dans une période de croissance plus robuste, les craintes auraient été moindre et d’ailleurs la question de l’appartenance à l’UE ne se serait pas posée.
La source du choc pour les britanniques viendra de ce qu’ils n’auront plus accès au marché unique dans les mêmes conditions. Il faudra définir un cadre nouveau et cela prendra du temps et engendrera de l’incertitude. A court terme, on ne connaît pas les mesures conservatoires qui seront prises pendant la négociation. On peut s’attendre à ce que les anglais souhaitent une coupure rapide puisque c’est la voix du référendum. Dans les relations avec le reste du monde les britanniques sortiront des accords signés par l’Union Européenne avec d’autres pays. Dans une période où le commerce mondial ne joue plus son rôle d’accélération de la conjoncture entre les pays du monde entier le choc issu du référendum ajoutera à la confusion et pèsera sur le profil de l’économie mondiale. C’est ce phénomène plus le fait qu’une partie des activités financières en euro de la City seront rapatriés dans l’UE qui pèsent sur les anticipations et c’est cela que les investisseurs intègrent même si ces ruptures ne se font pas dans le très court terme. L’ensemble de la reconstruction de la position britannique créera de l’incertitude dans la durée contraignant ainsi durablement le profil de l’activité.
À très court terme, ce sont les déclarations politiques qui importeront. Il faudra pour David Cameron trouver une majorité impossible au Parlement. David Cameron devra démissionner. Majorité impossible car le camp des conservateurs s’est divisé sur le référendum. Face à un tel changement pour le Royaume Uni il serait nécessaire d’avoir très vite des élections générales pour définir un nouvel équilibre politique.
On doit aussi attendre la réaction des européens sur le futur de l’Europe. Il faudra trouver et définir une dynamique commune pour éviter que le référendum britannique ne soit pris comme un précédent. Car très rapidement on doit s’attendre à de multiples demandes de référendum partout en Europe. Ce serait alors le prix à payer pour une Europe qui a perdu son utopie.