9 points à suivre cette semaine pour mieux appréhender la conjoncture globale
Point #1 – Dynamique globale limitée
A l’exception de l’indice britannique dont le rebond a été spectaculaire en aout, la dynamique conjoncturelle vue à travers les enquêtes auprès des chefs d’entreprise est toujours morose.
L’indice mondial pour le secteur manufacturier recule légèrement en août par rapport à juillet s’inscrivant à 50.8 contre 51 en juillet. Pas de rupture mais la perception de ne pas pouvoir accélérer.
Les indices Markit américain et de la zone euro suggèrent une progression moins rapide de l’activité au mois d’août. L’indice japonais reste sous le seuil de 50. Les indices émergents sont marginalement au-dessus de 50 à 50.1 pour l’indice émergent et 50.3 pour l’indice BRIC.
L’indice britannique s’est redressé par absence de Brexit. Le résultat du référendum avait inquiété, sa non application a rassuré.
Quant à l’indice ISM il est repassé sous le seuil de 50. Cela avait déjà été le cas d’octobre 2015 à février 2016. Cela donne le sentiment que l’économie américaine n’arrive pas à se caler sur une trajectoire robuste dans la durée.
Point #2 – L’indice ISM repasse sous le seuil de 50 en août à 49.4
Ce qui est préoccupant sur ce résultat est le repli très rapide des flux de nouvelles commandes. Le ratio des nouvelles commandes sur stocks est à 1 montrant un net ralentissement de la demande. Cela est compatible avec une croissance nettement plus lente du PIB, plus lente que le 1.1 % observé au deuxième trimestre.
Ce repli de la demande est domestique car l’indice des commandes à l’export est stable au-dessus de 50.
La demande interne est plus réduite, dès lors quel serait l’intérêt de la Fed de la ralentir davantage en remontant son taux d’intervention? Aucun
Point #3 – L’emploi progresse moins vite en août aux US
Le nombre de nouveaux emplois a été de 151 000 en août soit un net repli par rapport aux chiffres de 271 000 et 275 000 respectivement en juin et en juillet (les révisions en baisse en juin et en hausse en juillet sont neutres sur les deux mois).
On voit cependant que le chiffre plus bas du mois d’août n’est pas une anomalie au regard des années précédentes. Cela était vrai aussi en juin et juillet. En revanche il y avait une vraie fragilité en avril et mai de cette année.
Depuis le début de l’année 182 000 emplois sont créés chaque mois contre 219 000 l’an dernier sur la même période. L’économie progresse moins vite et l’emploi s’infléchit dans tous les secteurs à l’exception de l’emploi public qui progresse, cette année , plus vite qu’en 2015 sur une période équivalente.
Le taux d’emploi ne bouge pas et reste (à 59.7) en dessous du plus haut point récent enregistré en mars 2016 à 59.9. Quant au taux de salaire de référence, sa progression annuelle s’infléchit passant de 2.7 % en juillet à 2.4% en août.
Point #4 – La consommation US progresse à un rythme toujours soutenu.
L’acquis pour le 3ème trimestre, en taux annualisé, de la progression de la consommation des ménages est en juillet de 2.7%. C’est un chiffre fort qui se compare facilement à celui de 4.4% enregistré sur l’ensemble du 2ème trimestre.
L’acquis de croissance pour le troisième trimestre, à la fin juillet, du revenu disponible des ménages est de 2.5% contre une augmentation de 2.3% pour l’ensemble des trois mois du printemps.
Point #5 – L’absence de pressions immédiates sur l’activité ne plaide pas pour un changement rapide de la politique monétaire de la Fed.
Point #6 – L’inflation est toujours limitée en aout.
Le taux d’inflation pour la zone euro est resté à 0.2% en aout comme en juillet. L’inflation française est stable (0.2%) comme en Allemagne (0.4%) et en Italie (-0.10%) alors qu’en Espagne elle revient à -0.10% contre -0.6% en juillet.
L’évolution des prix mesurée à partir des dépenses des ménages US est à 0.8% en juillet alors que le taux sous-jacent est à 1.6%. Il y a peu d’évolution par rapport à juin.
L’inflation un peu plus élevée en Europe traduit la contribution moins négative de l’énergie. Il est passé de -0.65% en juillet à -0.55% en aout pour la zone Euro.
Pas de tensions excessives incitant les banquiers centraux à s’alerter.
Point #7 – Les ventes de détail se stabilisent au Japon
La demande de consommation se stabilise à un bas niveau. L’ajustement au choc de la TVA semble désormais estompé. Ce n’est pas pour cela qu’il faut créer un nouveau choc du même ordre. Shinzo Abe a repoussé la hausse de la TVA dans un futur moins proche que 2017 qui avait été initialement indiqué. C’est une bonne première étape en attendant les effets du plan de relance.
Point # 8 – La productivité américaine continue de ralentir alors que les entreprises s’endettent.
Les entreprises s’endettent et engendrent des gains de productivité très faibles. C’est bien plus préoccupant que la hausse de la dette publique puisque les entreprises pourraient rapidement se trouver face à une contrainte de liquidité majeure si elles ne sont toujours pas capables de dégager un surplus (car c’est cela que permet la productivité) alors qu’elles sont très endettées. C’est à mon sens un risque majeur pour l’économie américaine.
les gains de productivité sont au plus bas depuis 1982. A l’époque l’économie avait subi un choc brutal avec la mise en place d’une politique monétaire très restrictive par Paul Volcker afin de lutter contre une inflation excessive. Rien de tel aujourd’hui et c’est cela qui est préoccupant.
Point #9 – Le taux de chômage est stable en juillet en zone Euro
L’amélioration conjoncturelle s’observe sur le profil des courbes du chômage. Pour la zone Euro le chiffre baisse en tendance mais reste accroché à 10.1% en juillet (comme en juin)
Pour la semaine à venir
L’élément clé sera la réunion de la BCE. Les attentes portent l’annonce d’un possible prolongement de l’opération de quantitative easing au delà de mars 2016 et des éléments sur la clé de répartition des achats car la BCE est en difficulté pour acheter des titres allemands, irlandais et portugais (soit parce qu’une grande partie de la dette est inéligible car son taux est plus faible que le taux de facilités de dépôts (Allemagne) soit parce que les souches sont insuffisantes (Irlande et Portugal). Il y aura aussi les nouvelles prévisions de la BCE. Ce sera jeudi à partir de 1430.
Lundi (Markit) et mardi (ISM) nous aurons la composante services des enquêtes du mois d’aout. Lundi aussi les ventes de détail en zone EUro pour le mois de juillet
Mercredi il y aura le beige book de la Fed
Mercredi encore la production industrielle en Allemagne et au Royaume uni et vendredi en France et en Espagne.
Bonne semaine