La croissance américaine s’est accélérée au 3ème trimestre avec un chiffre de 2.9% contre 1.4% au premier trimestre. L’acquis pour 2016 à la fin du 3ème trimestre est de 1.4%. La croissance que j’estimais à 1.4% pourrait être réévaluer à 1.6% pour l’ensemble de l’année.
Le graphique ci-dessous montre le rattrapage du 3ème trimestre. Le retard pris au deuxième trimestre n’est pas rattrapé mais il se réduit de façon significative. La croissance apparaît plus équilibrée qu’au T2 mais sans créer spontanément d’urgence du côté de la Fed.
D’une manière générale, la tendance du PIB américain reste modérée comme le suggère le graphe ci-dessous. La croissance tendancielle est de 2.1%. Cela n’est pas spectaculaire et bien inférieur à ce qui pouvait être observé par le passé.
Cela se constate aussi lorsque l’on compare le cycle actuel avec l’ensemble des cycles depuis la seconde guerre mondiale. Chaque courbe représente le profil du PIB d’un pic de cycle au suivant. On observe que le cycle actuel est très long mais que c’est toujours le plus faible.
Le rebond de l’activité au T3 est le fait du commerce extérieur (forte progression des exportations) et de la reconstitution de stocks après le déstockage observé depuis début 2015. La consommation progresse plus modérément qu’au deuxième trimestre. On s’aperçoit au regard du graphe que l’exception est le deuxième trimestre alors que le chiffre du T3 est dans la norme observé depuis le début 2015. Ce rythme est plus durable. La fragilité est toujours sur l’investissement productif et à nouveau sur l’investissement logement. C’est le point de l’investissement qui reste problématique. Une impulsion via les investissements d’infrastructure permettrait de créer des incitations supplémentaires et de changer la trajectoire de l’investissement productif.
D’une manière plus générale, on observe sur le graphe ci-dessous que la demande interne est un facteur de stabilité de la dynamique de croissance américaine. L’objectif du (de la) prochain(e) président(e) sera de consolider et d’accentuer cela. L’investissement d’infrastructure pour favoriser l’investissement et la hausse de la fiscalité sur les revenus les plus élevés devraient permettre de renforcer la dynamique de cette demande interne et d’affirmer encore davantage la croissance. Mais il faut choisir le bon candidat (voir ici).