L’ère qui débute avec l’élection de Donald Trump à la tête des Etats-Unis est en rupture avec une période qui avait commencé au tout début des années 80 après l’élection de Ronald Reagan aux USA.
Ronald Reagan, avec le support de Margaret Thatcher au Royaume Uni, avait fait entrer l’économie des pays occidentaux dans une ère de globalisation et de dérèglementation. Cette globalisation était d’abord financière pour faciliter le financement du spectaculaire déficit externe des Etats-Unis.
Il a fallu pour cela détricoter l’ensemble des règles qui prévalaient alors et qui limitaient les interactions financières d’un pays à l’autre.
Dans le même temps et pour limiter les divergences entre pays, les banques centrales de plus en plus indépendantes ont mise en place des stratégies visant à maîtriser l’inflation. Cela permettait une meilleure cohérence des dynamiques financières entre pays notamment et principalement sur les taux d’intérêt. Progressivement le marché financier est devenu global et mondial.
Cette maîtrise des dynamiques nominales a provoqué une réduction de la volatilité de l’inflation limitant ainsi l’incertitude. En raison d’un engagement des banques centrales a ne pas laisser l’inflation s’accélérer et parce que les investisseurs y ont cru les taux d’intérêt de long terme ont connu un long, long repli.
La logique qui prévalait était celle de la cohérence globale et le partage d’un objectif commun.
La question posée avec l’élection de Trump et le référendum sur le Brexit est celle de l’actualité de ce cadre défini il y a près de 40 ans. En d’autres termes, la perception que l’on peut avoir après ces deux consultations est la volonté pour chacun de ces deux pays de définir des objectifs qui leur soient propres, même si c’est au détriment du reste du monde. Ce point est plus marqué aux USA mais Theresa May s’est réjoui de la victoire du candidat républicain indiquant qu’elle souhaitait rapidement travailler avec lui. Cela pourrait se traduire alors par des objectifs spécifiques à chacun des deux pays engendrant ainsi une beaucoup plus grande hétérogénéité entre les pays.
Je ne sais pas si c’est souhaitable ou pas mais en tout cas nous devons nous préparer à ce cadre nouveau. Le risque est celui de la contagion vers d’autres démocraties.
Il est probable que la cohérence observée depuis presque 40 ans est en train de s’achever. Ne doutons pas que cela apportera du risque dans l’ensemble des trajectoires notamment sur les indicateurs financiers. A terme, cela se traduira certainement par une plus grande hétérogénéité des taux d’intérêt