La dynamique politique est actuellement portée par l’idée du retour à la grandeur d’un pays. Indépendamment des méthodes et des politiques mises en oeuvre, on observe cela au Royaume Uni, aux USA et plus récemment en France.
Dans le graphique présenté ci-dessous, extrait de la présentation récente faite par Richard Baldwin (@BaldwinRE) à l’institut Peterson (@PIIE ) on observe la réduction rapide de la part du G7 dans le PIB mondial et la perte d’influence qui peut y être associée. Les pays du G7 ont un poids équivalent à celui observé en 1900.
Cette rupture reflète grandement le poids croissant des pays émergents et de la Chine en particulier.
Dans ces conditions, qu’est ce redevenir grand? Retrouver collectivement une influence similaire à celle qui culmine au début des années 90? Cela supposerait une stratégie coopérative cohérente avec la période de hausse de la part des pays du G7 (rattrapage notamment de la productivité américaine) mais qui ne semble pas cohérente avec les discours récents qui sont plus individualistes.
Un pays, individuellement, peut il redevenir ce qu’il a été par le passé ou n’est ce qu’une illusion? Sur la période d’après guerre, les pays européens et le Japon ont eu les Etats-Unis en point de mire. Cette phase de rattrapage est majeure pour comprendre la dynamique du G7. Ce n’est plus le cas aujourd’hui où chaque pays veut se positionner comme capable, seul, d’apporter la solution à ses propres tourments.
Dans une économie mondialisée et qui le restera, la dynamique est avant tout collective. C’est là tout l’intérêt de la construction européenne qui donne à chacun des pays une capacité forte à agir.
Le discours politique récent laisse à penser qu’un pays puisse agir seul pour retrouver son lustre d’antan. On peut en douter surtout lorsque l’on est un pays de petite taille sans spécialisation bien marquée. Par exemple, qu’est ce qui pour la France fera sa spécificité pour retrouver sa grandeur indépendamment des autres? C’est à cette question qu’il faut répondre. Les allemands tirent leur force de l’industrie et de leur spécialisation historique sur ce secteur, le Royaume Uni a une industrie financière de premier rang, qui sera surement écornée par le Brexit, et les Etats-Unis sont suffisamment grands pour être plus autonome. Quelle spécialisation pour la France?