Giuseppe Conte a été nommé premier ministre par le président italien Sergio Mattarella.
La prochaine étape est la formation du gouvernement qui reflètera le rapport de force entre le Mouvement 5 étoiles et la Ligue.
Plusieurs remarques
1 – Conte est le plus petit dénominateur commun entre les deux partis de la coalition. Il n’aura pas d’importantes marges de manœuvres.
2 – Salvini le leader de la Ligue veut le ministère de l’intérieur afin de mettre en place une politique musclée vis a vis des réfugiés. Di Maio veut le ministère du travail. Une telle répartition doit faire partie du deal. Seul Mattarella pourrait refuser une telle répartition des rôles.3 – Le point important sera la nomination du ministre des finances. Il faut ici éviter Paolo Salvona membre de la Ligue et opposant marqué à l’Euro et aux institutions européennes.
4 – Il faudra aussi davantage regarder la dimension politique du programme mis en œuvre. Cela pourrait être une source de dissensions avec les autres pays européens. Je pense notamment à la question des réfugiés mais aussi à l’amitié que la coalition veut développer avec la Russie et en se positionnant contre les sanctions prises. Ces éléments ne sont pas étonnants d’un parti populiste mais ils engendrent un risque au sein de l’Union au delà du risque économique.
5 – Une fois le gouvernement validé par le président Mattarella, l’étape suivante sera la déclaration de politique générale qui plantera le décor en définissant le cadre dans lequel ce gouvernement de coalition agira. N’imaginons pas une programme consensuel à l’échelle européenne.
6 – La spécificité de la situation italienne valide l’écartement du spread entre l’Italie et l’Allemagne mais pas celui de l’Espagne ou du Portugal. La crise est italienne et reflète les inconséquences de l’équilibre politique passé. L’immobilisme du passé a un caractère dramatique.