Il parait que les français sont réfractaires aux changements. Peut être mais peut être pas. L’environnement des français a été bouleversé au cours des deux dernières décennies. Du choc technologique avec l’apparition du smartphone aux changements profonds du fonctionnement du marché du travail (30% des CDD sont d’un jour ou moins) les français se sont adaptés. Ils ne sont pas hostiles aux changements et adaptent leur comportement.
La question des réformes est tout autre: les réformes se succèdent depuis des décennies pour améliorer la situation des français. Chaque gouvernement a sa recette pour faire baisser le chômage. Pour autant, le taux de chômage est à 9.1% en France au 2ème trimestre 2018 et il a baissé beaucoup moins vite que la moyenne de la zone Euro.
Les français sont simplement critiques car les réformes s’accumulent sans pour autant que le bien-être s’améliore.
Il pourrait y avoir une réponse à cela s’il y avait systématiquement une évaluation des politiques publiques pour que chaque français puisse avoir une mesure de l’efficacité des réformes mises en oeuvre.
Finalement les français sont critiques lorsqu’ils ne perçoivent pas la façon dont la réforme va changer leur vie en mieux.
Ce pourrait être le cas par exemple avec la réforme du prélèvement à la source. Va-t-elle créer les conditions pour une amélioration de la situation de chacun après le choc psychologique que chaque français subira lors de la lecture de sa feuille de paie en janvier prochain? Ce n’est qu’un effet nominal, mais l’on sait depuis Keynes que l’illusion nominale est un élément clé du comportement. Et je ne parle pas des économies d’impôts qui seront perçus qu’avec beaucoup de retard?
Chacun y verra-t-il une amélioration du bien-être ou une raison d’être critique?