Dans le détail, la demande interne privée a franchement ralenti au dernier trimestre. Elle est passée de 0.6% au troisième trimestre à 0%(0.04%) sur les 3 derniers mois de l’année. Cela reflète la stabilité de la consommation des ménages, le repli de l’investissement résidentiel et la faible progression de l’investissement des entreprises. Les dépenses de l’Etat ont continué de progresser et expliquent le 0.1% de contribution de la demande interne.
La bonne surprise est venue de la hausse rapide des exportations à 2.4%. Et en dépit de la hausse des importations cela s’est traduit par une contribution positive de la demande externe à hauteur de 0.2% après déjà 0.3% en T3 (mais à l’époque en raison de la chute des importations).
La contribution des stocks a été légèrement négative.
L’économie française se cale sur son allure potentielle. Le graphe ci dessous montre qu’après la convergence observée en 2017, le PIB ne va pas plus vite que son potentiel. On ne voit pas spontanément ce qui permettrait de la faire aller plus vite.
Certes la consommation va être dopée au premier semestre par les mesures annoncées par le Président de la République sur la prime d’activité et les diverses mesures sur le pouvoir d’achat mais on peut redouter que l’incertitude du climat social n’incitera pas les entreprises à investir. Leurs commandes de biens d’équipement ont franchement chuté depuis novembre et ne devraient pas se redresser tant que le calme social ne sera pas revenu.
En outre, les exportations très solides du T4 ne se retrouveront pas au premier trimestre. La hausse des exportations est la bonne surprise de ces comptes nationaux mais cela va à contresens de la dynamique du commerce mondial qui ralentit rapidement. Les exportations françaises se recaleront sur cette tendance.
L’économie française va donc rester sur son potentiel sans avoir la capacité ou les impulsions pour aller au delà.