Le modeste rebond de l’indice IFO en mars est parfois interprété comme le contrepoint au caractère excessif de l’indice Markit publié vendredi dernier.
Il y a effectivement une opposition en mars entre l’allure des deux indicateurs. L’un repart à la hausse alors que l’autre se replie à nouveau.
Cependant, ce qui a choqué dans l’indice Markit c’est le repli brutal du secteur manufacturier alors que le secteur des services se tenait plutôt bien. L’indice manufacturier s’est inscrit à 44.7 contre 47.6 en février. Il se contracte ainsi pour le 3ème mois consécutif de façon significative. En revanche l’indicateur composite des services (calculé comme l’ISM non manufacturier) est stable en mars à 53.7 comme en février.
Le coupable est donc l’indice manufacturier. Pourtant lorsque l’on compare l’indice manufacturier de Markit et celui de l’IFO on a exactement le même profil.
Le point haut des deux indices est quasi le même et la rupture constatée depuis le début de 2018 est similaire.
L’économie allemande subit le choc du commerce mondial via son secteur manufacturier que celui ci soit mesuré par l’IFO ou par Markit.
L’allure des services entre les deux mesures n’est pas la même et c’est ce qui différencie les indicateurs synthétiques des deux enquêtes. Mais les services reflètent davantage le marché domestique que la sensibilité de l’économie allemande au commerce mondial via le secteur manufacturier.
Le choc externe est fort et brutal outre-Rhin et il faudra d’abord que celui ci se stabilise avant que l’économie ne reparte de l’avant. Cela prendra du temps justifiant ainsi les prévisions pessimistes sur l’Allemagne.