En dépit d’un ressenti catastrophique de la presse outre Manche, selon la thématique: “Les britanniques choisissent mais les européens décident” les anglais n’ont pas franchement perdu.
Après le référendum, la stratégie des britanniques était portée par l’idée que les intérêts nationaux allaient faire voler en éclat l’unité européenne derrière Barnier. Cela n’a pas fonctionné. Jamais les britanniques n’ont réussi à trouver la faille.
Le sommet du 10 avril a changé cela. May souhaitait un délai jusqu’au 30 juin pour éviter de rentrer dans un nouveau semestre européen. Le compromis des européens offre 3 mois supplémentaires. Ils seront lourds de conséquences. Les discussions pour décider de la durée du report ont montré des divisions. La perception du Brexit n’est plus la même entre les pays membres. Ensuite, si le délai va jusqu’à fin octobre, les britanniques seront impliqués dans le processus de désignation de la commission, du président de la BCE et encore du vote du budget structurel 2021-2027. Les risques de divergence des européens risquent alors d’être importants entre les européens. La présence des anglais dans ces négociations attisera cela même si May s’est engagée à rester neutre, mais comment rester neutre avec des élus européens ?
Et si les anglais avaient gagné? Rien ne dit que le 31 octobre ils seront sortis. Ils demanderont alors un délai supplémentaire. Pourquoi ne leur serait il pas accordé ?