La mauvaise surprise du début de l’année est la hausse plus marquée qu’attendu du prix du pétrole. Alors qu’il était anticipé comme devant rester très en dessous de la moyenne 2018, il est actuellement sur celle ci au voisinage de 71 dollars le baril
Conséquence majeure, l’effet gain de pouvoir d’achat attendu pour 2019, et résultant de la baisse du prix de l’or noir par rapport à 2018, sera, a priori, beaucoup plus limité qu’attendu. Ce sera un frein à la dynamique de demande domestique et à la capacité pour celle-ci de compenser le choc externe du commerce mondial. Pour les émergents ce sera un peu plus marqué encore. On commence à voir des contributions positives dans certains pays.
Cette hausse résulte d’un effet demande, comme le suggère l’analyse de la Fed de New York, alors que l’effet offre est neutre. Ainsi en dépit de la forte hausse de la production US, celle ci est grandement compensée par la réduction de la production de l’OPEP.
Cette accélération de la demande est en phase avec la tendance passée (depuis 2010) alors que l’effet négatif d’une offre supplémentaire est stabilisé et n’a plus d’impulsion forte à la baisse du prix.
En conséquence le taux d’inflation attendu pour 2019 devra être révisé à la hausse. Les taux d’intérêt réels seront plus franchement négatifs. Sur la conjoncture immédiate c’est un nuage un peu gris qui s’approche avec de moindres gains de pouvoir d’achat.
Addendum
La reprise des sanctions américaines sur l’Iran a fait grimper le prix du petrole durant le week-end. En octobre dernier, la Maison Blanche avait autorisé certains pays à importer encore du pétrole iranien malgré les sanctions US sur l’Iran. C’est cette annonce qui avait provoqué la chute du prix du brent comme on le voit sur le premier graphe. Cet épisode pourrait se terminer ce lundi selon le Washington Post, créant ainsi une tension nouvelle sur le marché pétrolier, une telle mesure étant associée à une réduction de l’offre.
Voit l’article publié par Reuters