La réduction des nouvelles commandes à l’exportation est le phénomène conjoncturel marquant des derniers mois. On ne peut pas exclure que les mesures visant à contraindre les échanges internationaux aient eu un effet négatif sur ces échanges et sur la croissance.
Dans l’enquête mensuelle Markit sur le secteur manufacturier, l’indice des nouvelles commandes pour les pays développés s’est inscrit à 47.4. Les flux de commandes se contractent continuement depuis le mois de janvier. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que l’allure de la production manufacturière soit aussi dégradée dans la plupart des pays. En août, elle se contracte aux USA sur un an.
Dans les pays émergents, l’indice des flux de nouvelles commandes reflète une contraction à 48.7. Depuis le début de l’année, l’indice moyen est à 49.7.
L’indice des flux de commandes à l’exportation de l’enquête ISM est au plus bas depuis la récession de 2009 (le point le plus bas précédent était mars 2009). Cela reflète une situation particulière qui, par le passé, a pénalisé l’économie américaine.
Le choc est sévère et les échanges internationaux ne sont plus une source d’impulsion pour l’activité comme par le passé mais plutôt une contrainte qui pénalise durablement la croissance.
Sur le graphe, on observe bien le changement de régime tout au long de l’année 2018. Les mesures tarifaires, les stratégies non coopératives et les conséquences politiques d’une croissance insuffisante expliquent ce changement de tendance. Spontanément, on ne perçoit pas d’inversion rapide de la tendance.
L’autre source d’inquiétude est l’emploi dans le secteur manufacturier. Après avoir progressé vivement jusqu’au début 2018, notamment dans les pays développés, il se contracte désormais. Cela veut dire que la demande solvable, qui s’améliore avec la hausse de l’emploi, se détériore. La dynamique interne s’étiole.
La croissance du secteur manufacturier est désormais fortement contrainte. Elle ne dispose plus d’une impulsion forte en provenance des échanges internationaux et la solvabilité de la demande interne se détériore en raison de l’inflexion constatée sur le marché du travail. On peut s’attendre à une contribution négative du secteur manufacturier à la croissance au cours des prochains mois. La seule question qui vaille désormais est de savoir si les services peuvent compenser cet effet. Généralement ce n’est pas le cas. Cela plaide pour un ralentissement supplémentaire de l’activité.