Le repli de l’activité a été brutal au premier trimestre à -5.8%. Le nombre de jours de confinement étant plus importants au deuxième trimestre, le repli de l’activité sera beaucoup plus marqué. On peut attendre, de façon plutôt optimiste, une contraction du PIB de 10% pour l’ensemble de l’année. C’est pour cela que l’accent doit être mis sur la situation du marché du travail.
L’activité en France s’est contracté de 5.8% au premier trimestre de 2020. C’est la contraction la plus importante depuis 1950. Sur un an, l’activité a reculé de 5.4%. L’acquis de croissance pour 2020 à la fin du 1er trimestre est de -4.7%.
Le résultat du premier trimestre correspond à 11 jours de confinement avec une économie fonctionnant à 65% de ses capacités. Au deuxième trimestre, le nombre de jours de confinement sera de 25 (jusqu’au 11 mai) toujours à 65% de ses capacités. On peut faire l’hypothèse que par la suite et la sortie du confinement, les capacités soient utilisées de façon plus intensive. Si l’on est à 85% des capacités, alors le PIB serait à 23% au dessous. Si l’amélioration se poursuit et que l’économie passe à 90% de ses capacités au cours du 3ème trimestre et à 100% de ses capacités au dernier trimestre alors la croissance moyenne de 2020 par rapport à 2019 sera de -10%. On sera alors au delà de la prévision du gouvernement à -8%. Ce scénario est plutôt optimiste, reposant sur une capacité de rebond rapide sur la deuxième partie de l’année. Ce pourrait être plus dégradé.
La rupture dans l’activité vient de la demande privé. La consommation s’est contractée de -6.1% et l’investissement de -11.8%.
Les dépenses des ménages se sont fortement contractées en mars (-7.3% sur l’ensemble des biens et -19.2% sur les biens hors énergie). Dans l’investissement, les allures sont cohérentes mais la contribution de l’investissement des entreprises est plus forte compte tenu de son poids dans l’économie.
Le commerce extérieur a une contribution négative limitée en dépit de la chute de 6.5% des exportations.
Les stocks se sont accrus au premier trimestre. Ne doutons pas qu’ils contribueront négativement à l’activité du deuxième trimestre.
La consommation hors énergie est en baisse marquée au mois de mars, début du confinement.