L’impact du choc sanitaire sur la macroéconomie globale a été fort au premier trimestre, il sera brutal tout au long du printemps. Il faudra rendre l’économie agile pour revenir très vite sur les niveaux d’avant crise afin de ne pas pénaliser l’emploi.
Le commerce mondial ralentit à nouveau au cours du mois de mai. C’est ce que suggère l’allure du Baltic Dry Index qui mesure le coût du fret maritime. Il s’est replié à un niveau très bas et le prix des gros cargos est négatif à nouveau, faute de demande.
Le PIB s’est effondré au cours du premier trimestre. De -1.2% aux USA à -9.8% en Chine, la contraction de l’activité a été spectaculaire (données non annualisées). Pour la Chine, le repli vient du confinement qui a démarré le 23 janvier à Wuhan soit plus de 2 mois durant le premier trimestre.
Dans cette crise, il y a un effet d’offre négatif car les salariés, durant le confinement, n’ont pas pu se rendre à leur travail. Le télétravail ne concerne, en France, qu’un quart de l’emploi et plutôt sur les emplois qualifiés. Il y a aussi un effet d’offre parce que les fournisseurs n’arrivaient pas à produire suffisamment. C’est la question des chaines de valeur qui sont brisées.
Il y a aussi un effet de demande négatif résultant des restrictions mises en place et de l’incertitude sanitaire qui provoque un comportement plus prudent tant du côté du consommateur qui épargne davantage que de l’entrepreneur qui n’investit pas. La demande est donc plus réduite et se combine avec les effets négatifs de l’offre.
La complexité de la politique économique est de soutenir l’activité, ce qu’elle a fait durant toute la période de confinement, notamment en Europe. Elle doit maintenant favoriser le retour de l’expansion à l’échelle globale tout en étant attentif à tous les cas particuliers (secteurs) fragilisés par cette pandémie.
L’objectif est de revenir le plus rapidement possible sur le niveau de PIB de 2019. Selon les hypothèses ce sera entre 2023 et 2026/27. La politique économique devra limiter l’impact de cette situation sur l’emploi. C’est un challenge considérable qui passe notamment par des plans de formation de grande ampleur afin de ne pas pénaliser ceux qui se retrouveront au chômage.
L’accord franco/allemand sur un plan de 500 Mds d’euros doit permettre l’émission d’un actif européen (ce qui est une révolution), la subvention des secteurs et des régions fragilisés. L’impulsion, dans un monde polarisé ne peut venir que de l’intérieur. On ne peut attendre que le monde aille mieux pour aller bien.
Le document détaille l’ensemble de ces arguments.
A une première partie de synthèse succède une série de graphes expliqués sur les évolutions macroéconomiques. Ensuite, des indicateurs plus spécifiques sur la particularité de cette crise sanitaire à l’échelle macroéconomique. Enfin la dernière page analyse la dynamique des marchés financiers.
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