L’économie française a passé son point bas. Le déconfinement a engendré un regain de l’activité et de l’emploi. Cependant, les niveaux constatés montrent encore une contraction de l’activité et une grande prudence des ménages. La contraction de l’économie française se situera dans un intervalle de [-8%; -12%].
Le plus difficile maintenant va être de trouver une trajectoire homogène pour tous les secteurs afin que l’économie progresse de façon cohérente dans la durée. C’est ce point qui sera le plus difficile car de nombreux secteurs sont encore fragiles. L’enquête hebdomadaire de la Dares ne suggère pas un changement brutal du côté des demandes de chômage partiel.
Les indicateurs publiés par l’Insee indiquent que le choc négatif était maximal en avril. Avec le déconfinement qui a démarré le 11 mai, la situation commence à s’améliorer. Dans sa note de ce matin, l’Insee indique que l’économie tourne à 79% de ses capacités au moment de la publication de cette note contre 67% au début du mois de mai.
La trajectoire la plus ambitieuse serait celle pour laquelle les capacités convergerait vers 100 en juillet. L’Insee mesure alors une contraction du PIB de -8% en 2020. C’est la courbe pointillée rouge sur le graphe. Si à partir de fin mai il y a une convergence vers 100 à la fin décembre alors le recul du PIB serait de l’ordre de -12%. C’est dans cet intervalle [-8%; -12%] que se situera la contraction de l’économie française en 2020.
Les indicateurs d’enquêtes sont un peu meilleurs comme le montre le graphe. Seul le secteur de la construction est en retard.
Il est probable que l’allure à l’intérieur du mois de mai n’a pas été homogène entre la période d’avant et d’après le déconfinement. Les indices restent très en-dessous de la moyenne historique de 100. Il reste un long chemin à parcourir.
Du côté des ménages, l’indice synthétique continue de se dégrader à 92.6 contre 95 en avril et une moyenne historique à 100. Les ménages restent inquiets, chacun veut épargner mais personne ne veut faire d’achats importants. C’est une situation assez classique en cas de forte incertitude. Sur cet aspect, les ménages considèrent que pour l’ensemble des français la situation va continuer à se dégrader au même rythme qu’en avril. N’attendons pas une consommation débridée.
Sur l’emploi, la situation se stabilise. Son allure est comparable à celle du climat des affaires. Le repli des embauches à plus d’un mois constaté par l’Acoss en avril (-74% par rapport à février) devrait changer d’allure à partir de mai. D’ailleurs dans l’analyse de la Dares du 26 mai sur le marché du travail, les offres d’emplois progressent sensiblement retrouvant un niveau proche de celui du début d’année.