J’ai eu beaucoup de questions depuis jeudi dernier sur l’allure du nombre de chômeurs en France au mois d’avril. Je vous propose un éclairage pour comprendre ces évolutions.
Lors de la publication du document par la Dares, l’accent a été mis sur le nombre d’inscrits nouveau à Pôle Emploi en catégorie A. Ce nombre de 827 100 est historiquement élevé avec une progression de 23.7% sur le mois. Le nombre d’inscrits en catégorie A n’a ainsi jamais été aussi élevé depuis le début de cette statistique en 1997.
Il faut nuancer cependant ce chiffre. Il est logique que le marché de l’emploi ait connu un trou d’air en avril. C’est le point ba de toutes les enquêtes d’activité puisque l’économie française était confinée.
Mais il faut aller plus loin. Si l’on regarde les catégories A, B et C, l’allure est différente puisque la hausse du nombre d’inscrits “n’est que” de 3.7% sur un mois. Le repli très fort du nombre de personnes en catégories B et C a alimenté les inscrits en catégorie A. Ces trois catégories représentent des personnes sans emploi, à la recherche d’un emploi mais certains n’ont pas travaillé du tout sur le mois (Cat.A), d’autres ont travaillé un peu (moins de 78h sur le mois, ce sont les Cat.B), d’autres encore ont travaillé un peu plus que 78h. Ce sont les Cat.C.
La chute de l’activité en avril a réduit de façon spectaculaire les personnes en catégories B et C. Le total a reculé de 621 700 soit 30 % de baisse sur le mois. Ces personnes sont passées en catégorie A d’où la forte hausse de la catégorie A en avril. Ce n’est pas toute l’histoire mais c’est un éclairage important.
On voit bien ces évolutions inverses dans le graphe.