L’emploi progresse dans tous les secteurs de l’activité au premier trimestre. Le décalage reste fort entre le profil de l’emploi et celui de l’activité. Il traduit l’efficacité des mesures de politique économique qui ont réduit l’impact de la crise sanitaire sur l’emploi. Les perspectives à court terme sont plutôt optimistes du côté des entreprises lorsque l’on regarde des enquêtes (INSEE et Markit) pour le mois de mai. Elles sont portées par un environnement mondial très porteur. Cela devrait se traduire par un rattrapage fort de l’activité au printemps et à l’été et bénéficier à l’emploi. Le risque sur l’ajustement brutal du marché du travail apparait donc plus réduit.
Néanmoins pour revenir sur la tendance de l’emploi d’avant crise à la fin 2025, il faudrait 88 000 nouveaux emplois salariés par trimestre contre seulement 54 000 en moyenne de 2015 à 2019. La politique économique va devoir être efficace dans la durée
L’emploi salarié a augmenté de 86100 au premier trimestre après un repli de 22 800 au cours des trois derniers mois de 2020. L’emploi salarié privé augmente un peu plus rapidement à 88 800 après une baisse de 31 000 au dernier trimestre 2020. Néanmoins l’emploi total est en repli de 47 200 corrigeant la forte progression de la fin 2020.
Les deux mesures de l’emploi salarié ont le même profil et cela traduit l’impact des mesures de chômage partiel. L’emploi total est plus volatil en fonction notamment des créations d’entreprises.
L’emploi a été relativement stable au regard de la trajectoire du PIB. Le profil de l’emploi a été fortement amorti par les mesures de politique économique. A la fin du premier trimestre, le niveau de l’emploi est -0.77% (-220 000) au-dessous de son niveau moyen de 2019. Le chiffre est de -0.75% (-148 000) pour l’emploi salarié privé et -0.43% (-110 000) pour l’emploi salarié. Le PIB est 4.7% en dessous de son niveau moyen de 2019 et la productivité est -4% au-dessous.
La question se pose toujours quant à l’allure de l’emploi une fois les mesures de soutien levées. Le niveau du PIB est encore réduit par rapport à son niveau de 2019 et la réduction des mesures va provoquer un ajustement de l’emploi, notamment dans le secteur privé. A court terme néanmoins, le profil des enquêtes menées auprès des entreprises est très positif et devrait se traduire par une forte progression du PIB et de l’emploi au printemps et à l’été. On va retrouver les mêmes caractéristiques que celles des économies qui ont rouvert les bars, restaurants, boutiques,…. Il y a un appel d’air sur l’emploi.
Néanmoins, pour retrouver la tendance d’avant crise à la fin 2025, il faudrait créer 88 000 emplois salariés par trimestre. Sur la période 2015-2019, le nombre de salariés (privé et public) n’augmentait que de 54 000 en moyenne. La politique économique devra être active dans la durée.
Sur le premier trimestre, on notera que la baisse de l’emploi industriel est terminé. L’emploi y augmente un peu (+1 900) après une baisse de 57 500 sur l’ensemble de 2020. Les services marchands hors intérim progressent légèrement (47 900 après -287 500 en 2020). Ce secteur va rapidement augmenter au printemps. L’intérim est stable au premier trimestre. Les entreprises en faisant l’hypothèse d’une reprise durable se recalent sur leur niveau d’emploi d’avant crise et n’ont pas nécessairement un besoin besoin d’intérim.
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