Le rapport de la Commission de Régulation de l’Electricité (CRE), publiée par le site Contexte, a mis à jour les estimations très éloignées du prix du MegaWattheure d’électricité entre EDF et la CRE.
Après la crise énergétique connue en 2022 avec une hausse sans précédent du prix de l’électricité, l’estimation des anticipations de prix est nécessaire. La divergence entre les deux mesures est cependant trop importante, de l’ordre de 25%, pour être neutre.
La CRE, à la demande du gouvernement, s’est calée sur un cadre de l’après régulation Arenh qui prend fin au 31 décembre 2025. Son objectif est alors de garantir des prix bas pour l’ensemble des consommateurs/utilisateurs et avoir la possibilité de maintenir des prix dans le cadre d’un tarif réglementé.
C’est dans ce cadre que la CRE a estimé le prix du MWh sur les périodes allant de 2027 à 2030, de 2031 à 2035 et de 2036 à 2040. Son objectif est de définir un prix qui couvrirait le fonctionnement de l’ensemble du parc nucléaire actuel, les investissements nécessaires à ce fonctionnement et qui rémunérerait aussi EDF. Le parc nucléaire porte sur les 56 centrales existantes et intègrerait l’arrivée de l’EPR de Flamanville.
L’interrogation que l’on peut avoir sur la méthode de la CRE porte sur ce que doit être le prix du MWh. Doit il être le coût de fonctionnement de l’existant ou doit il prendre en compte le programme d’investissement qui devra être fait par EDF pour financer les 14 EPR2 (6 commandés plus 8 à venir) qui permettront de prolonger l’aventure nucléaire de la France.
La prise en compte de ce nouveau programme modifie la problématique puisque le prix ne peut pas être que celui nécessaire à la gestion du stock existant.
Il faut dans ce cas prendre davantage en compte les risques de marché auxquels EDF aura à faire face, prendre en compte des coûts de financements en phase avec des taux d’intérêt qui sont plus élevés.
Il n’y a personne à défendre et la décision, in fine, sera politique puisqu’il y a la volonté du gouvernement de maintenir un prix bas pour la competitivité de l’économie française et parce que EDF est une entreprise publique à 100%.
Au-delà de la polémique, la révélation de ce rapport doit permettre de mieux comprendre les enjeux du nucléaire, de son coût et de sa compétitivité par rapport aux énergies renouvelables. C’est cela qui comptera à la fois pour les français, pour la compétitivité de l’économie française et pour la transition énergétique.