La transition énergétique peut-elle se limiter à la construction d’énergies renouvelables, principalement de panneaux solaires, à bas prix ? C’est un propos souvent entendu ou lu.
Cette vision optimiste signalerait ainsi que les autres dimensions de la transition énergétique ne seraient plus aussi nécessaire. Le monde pourrait ainsi continuer comme avant. C’est une version du climato-scepticisme qui nie les changements radicaux à mettre en œuvre pour que la planète puisse se caler sur une trajectoire soutenable à moyen et long terme.
L’investissement dans les énergies renouvelables est une condition nécessaire mais elle n’est pas suffisante pas suffisante pour définir la transition énergétique.
Il y a trois dimensions majeures dans la transition énergétique
1 – La consommation d’énergie doit baisser. On doit améliorer l’efficacité énergétique mais on doit surtout réduire notre consommation. La biodiversité ne pourrait se satisfaire d’un monde à l’identique avec simplement une substitution des sources d’énergies (voir mon post récent: “Les limites à notre liberté”)
2 – Au sein des diverses énergies utilisées, il doit y avoir substitution des énergies renouvelables aux énergies fossiles. Cette étape est essentielle. Pour réduire les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES), il faut réduire de façon drastique la consommation des énergies fossiles, celle qui en 2022 représentait encore 81% de la consommation primaire d’énergie (les 19% autres sont le nucléaire, l’hydraulique, l’éolien et le voltaïque).
3 – Il y a urgence à basculer vers la trajectoire de la transition énergétique. Le profil de la température du globe à l’horizon 2100 converge vers une cible au-delà de 2.5°C soit bien au-dessus de l’objectif de 1.5°C défini à la suite des Accords de Paris.
L’utilisation du photovoltaïque doit se substituer aux énergies fossiles pour être dans le cadre de la transition énergétique. Ce n’est pas le cas.
La consommation d’énergies est au plus haut, il n’y a pas de substitution à l’échelle globale. Actuellement, les énergies renouvelables s’additionnent ainsi aux énergies fossiles. Ce n’est pas compatible avec la transition énergétique. L’urgence est telle que des solutions qui seront opérationnelles dans 10 ou 15 ans ne doivent pas nous empêcher de tout faire dès maintenant pour réduire les émissions de GES, avant qu’il ne soit trop tard