L’allure de la conjoncture en zone Euro va dépendre du profil du marché du travail. Trois points de départ:
1 – Les enquêtes suggèrent que les entreprises et les ménages sont plutôt pessimistes. Les résultats sont partout en-dessous des moyenne de long terme.
2 – Les entreprises ont changé d’attitude, en août, sur le marché du travail (graphe de gauche en bas). Après avoir créé beaucoup d’emplois, elles changent de perspectives.
3 – Les ménages ne sont pas optimistes (courbe bleu en bas). Deux points: historiquement, ils sont pessimistes lorsque le marché du travail se dégrade. Actuellement, ils sont pessimistes alors que le marché du travail est porteur et que leur perception est toujours positive.
Quel est le risque ?
La BCE ne va pas baisser sa garde rapidement même si l’inflation ralentit. L’activité économique ne va pas rebondir spontanément. Dès lors, l’équilibre sur le marché du travail va changer. Les difficultés de recrutement vont se réduire car les entreprises embaucheront moins.
En conséquence, le pouvoir de négociation des salariés va se réduire. Ce cadre a deux conséquences immédiates:
1 – Pas de rattrapage salarial en raison des moindres tensions sur le marché du travail et du ralentissement de l’inflation. Les négociations salariales vont se traduire par un ralentissement des hausses de salaire.
2 – Les ménages pourraient devenir plus inquiets sur l’emploi. Ce n’est pas encore franchement le cas même si l’indicateur s’est dégradé en septembre (rouge Gr droite). Les dépenses pourraient être pénalisées, le consommateur devenant alors encore plus prudent. La baisse de l’inflation ne serait pas suffisante pour réduire les contraintes.
Le risque est une demande interne trop réduite alors que les gouvernements veulent tous faire des économies et que le commerce mondial se contracte. La croissance risque d’être lente encore un bon moment