La COP 28 va s’ouvrir le 30 novembre et la problématique du climat va vite revenir à la Une des journaux.
Parmi les thématiques, celle du pic de consommation des énergies fossiles et celle de la fin programmée de ces énergies. Sur ce dernier point, les COP récentes n’ont pas réussi à s’accorder et ce n’est probablement pas à Dubaï qu’il pourra être validé. John Kerry le représentant américain sur le climat ne veut entendre parler que de la fin programmée sur le charbon mais rien sur le gaz et le pétrole.
Sur le pic de consommation, ne doutons pas de discussions sans fin entre la position de l’Agence Internationale de l’Energie qui considère que ce pic aura lieu avant 2030 et les Nations Unis qui, dans un rapport récent, n’attendent un pic sur le charbon qu’en 2030 et en 2050 pour le pétrole et le gaz. Je reviendrai la semaine prochaine sur ce point important.
Il y a un autre aspect, c’est celui de l’accélération du réchauffement climatique depuis 2 à 3 ans. La traduction est l’année 2023 qui sera l’année la plus chaude jamais enregistrée.
Ce réchauffement est plus rapide que les tendances médianes qui avaient été projetées par le GIEC. Mais le mouvement est tel que le risque de rapidement dépasser 1.5°C est très fort. L’engagement, signé à Paris en 2015, de maintenir la température sous les 2°C en 2100 en étant le plus proche possible de 1.5°C risque d’être rapidement obsolète. La COP28 sera ainsi un point majeur pour réévaluer les engagements pris par chaque pays pour respecter l’Accord de Paris.
Concernant l’accélération du réchauffement, un article récent éclaire le débat de façon un peu paradoxale. La règlementation a l’effet contraire de celui attendu et espéré.
Le point de départ porte sur les émissions de soufre des bateaux qui sillonnent les mers. Ce soufre, en agglomérant des molécules d’eau, forme des nuages de pollution importants. Pour réduire ce phénomène, la teneur en soufre des carburants est réduite drastiquement. C’est une bonne idée pour la santé publique, moins pour le réchauffement climatique.
Les nuages de pollution reflétaient les rayons du soleil, limitant ainsi la chaleur atteignant la croute terrestre et les océans.
La réduction des émissions de soufre a éliminé une bonne partie de ces nuages. En conséquences, les rayons du soleil réchauffent directement la terre et les océans.
Ce changement dans la règlementation serait une bonne explication de l’accélération récente du réchauffement climatique.
Cela expliquerait notamment la hausse très marquée de la température des océans avec les conséquences dramatiques sur la faune et la flore aquatique, l’acidification des océans et la capacité de ces océans à à être un puit de carbone.