L’année 2023 sera probablement l’année la plus chaude jamais enregistrée alors que la consommation d’énergies fossiles est au plus haut. Dans ces conditions, que pouvons nous souhaitez pour que la COP28 soit un succès ?
Il faut que la fin programmée des énergies fossiles soit inscrite dans le communiqué final. Autrement dit, il faut que soit clairement indiqué le moment où la consommation d’énergies fossiles va se réduire de façon permanente.
Dans le scénario principal de l’Agence Internationale de l’Energie, la demande est au maximum en 2030 MAIS elle ne se réduit pas après. Cela veut dire que l’on serait collectivement en faveur du maintien de nouveaux investissements et de nouvelles explorations sur ces énergies fossiles.
Ce scénario de l’AIE serait compatible avec une température qui serait, à la fin du siècle, bien au-delà de la cible révisée à 1.5°C de l’Accord de Paris. Dans tous les scénarii, le maintien de la tendance actuelle, y compris avec les engagements des gouvernements, se traduirait par une température comprise en 2.5°C et 2.9°C au dessus de la moyenne pré industrielle. C’est beaucoup trop.
Dans son rapport sur les perspectives énergétiques, l’Agence Internationale de l’Energie nous prévient que la consommation de pétrole serait de 102 millions de barils/jour en 2030, avant de décliner vers 97 millions en 2050 si rien n’est franchement mis en œuvre, soit un scénario dans le prolongement de ce que l’on vit actuellement. C’est ce scénario qui mène à presque 3°C.
Dans le scénario qui converge vers la neutralité carbone, celui qui permettrait encore de vivre confortablement après 2050, il faudrait réduire la consommation à 24 millions de barils/jour en 2050. La révolution est là.
Il ne pourra y avoir de convergence vers la neutralité carbone que s’il y a une rupture profonde des comportements. On ne pourra pas être simplement dans l’ajustement millimétrique. C’est pour cela que la taxe carbone ne sera pas suffisante car si elle provoque des modifications de comportements, elle ne provoque pas de rupture profonde.
Ne pas mettre sur le communiqué final les éléments d’une stratégie de convergence vers la neutralité carbone avec des indications sur le rythme de réduction de l’utilisation des énergies fossiles serait un échec qui validerait toutes les recherches et explorations en pétrole et gaz actuelles et à venir.
Tant pis alors pour l’Accord de Paris.