L’Europe n’a pas encore pris la mesure du changement climatique. C’est le message porté par l’Agence Européenne sur l’Environnement (AEE) dans un rapport publié en début de semaine.
Sous des latitudes comparables, l’Europe est la région qui se réchauffe la plus vite. Cela tient à sa position géographique et aux courants marins de l’Atlantique.
Le graphe est significatif de l’accélération de la température en Europe, depuis le début de la décennie 2010. A l’aune de cette intensification, on appréhende mieux le nouvel objectif de la Commission Européenne qui veut réduire les émissions carbonées de 90%, par rapport à 1990, à l’horizon 2040 pour prendre le risque d’être sur la neutralité carbone en 2050.
L’alerte posée par l’AEE est de deux ordres.
>L’Europe subit le réchauffement climatique et doit se préparer à un scénario extrême au regard des engagements limités des Etats sur cette question. Elle sera durablement sur une trajectoire plus élevée que celle de la température moyenne du globe.
C’est un défi en tant que tel. Cela signifie des évènements climatiques plus fréquents. Des périodes de canicule, comme en 2022, de pluies abondantes, de feux de grande ampleur et de sécheresse plus marquées. De telles occurrences ont des conséquences sur la dynamique productive, qu’elle soit industrielle ou agricole. Cette situation peut se traduire aussi par des décès plus importants pendant les périodes de chaleur intense. Cette situation peut se traduire aussi par des décès plus importants pendant les périodes de chaleur intense. Le chiffre est estimé entre 60 000 et 70 000 à l’échelle européenne.
L’AEE insiste sur l’effet persistant de ces évènements climatiques combinés avec des chocs ordinaires. L’impact peut être démultiplié, avoir un impact plus important en ampleur et en durée que ce choc ordinaire pris isolément.
L’Agence insiste aussi sur le fait que l’Europe étant vaste, les répercussions de la bifurcation climatique ne sera pas uniforme. Toutes les régions ne subiront pas les mêmes types d’évènements climatiques avec la même intensité.
- Les systèmes productifs, sociaux et sociétaux devront s’adapter rapidement à ce nouveau cadre.
- Les demandes d’ajustement et les politiques d’accompagnement devront être adaptées. Le cadre, qui était modulé par l’histoire de chacun des pays au sein de l’Europe, devra être altéré en profondeur pour faire face aux spécificités résultant de l’impact du changement climatique.
Cela pourrait engendrer des tensions entre pays. On peut prendre l’exemple de l’eau qui va affecter l’Europe en raison de périodes de sécheresses plus importantes en intensité et dans la durée. Les pays du sud seront plus pénalisés que ceux du nord, pouvant ainsi être une source majeure de tensions entre les pays européens.
C’est alors que les institutions européennes devront être solides et efficaces pour contenir ses dissensions. Il faut que les européens aillent tous dans le même sens et ce sera le rôle de la Commission, du Parlement et des Gouvernements d’y veiller. Sinon l’Europe risque de vite être déstabilisée par les particularismes locaux. C’est une des dimensions des élections européennes de juin prochain.