La transition énergétique, préalable à la convergence vers la neutralité carbone, doit passer par une réduction drastique de la consommation d’énergies fossiles. L’objectif n’est pas de stabiliser mais de réduire de 70 à 80% la consommation de pétrole, de gaz et de charbon. C’est un préalable à la réduction durable des émissions de gaz à effet de serre.
Il y a encore peu, un tel objectif apparaissait invraisemblable et hors du temps. Ce n’est plus le cas. D’abord parce qu’il existe des substituts aux énergies fossiles, pour le transport par exemple. Le rapide développement des véhicules électriques en témoigne. En Chine, chaque mois, il est vendu plus de véhicules électriques et hybrides que de véhicules thermiques. C’est un changement radical qui ne se limitera pas à la Chine.
D’une manière plus générale, le basculement vers l’électrique sera inéluctable pour l’énergie du quotidien et pas simplement pour l’automobile. Tous les processus de décarbonations vont aboutir à réduire la demande d’énergies fossiles.
Donc la vraisemblance d’une baisse durable de la demande d’énergies fossiles et de pétrole en particulier entre dans les radars.
Une fois la baisse de la demande intégrée dans les esprits, la question porte sur le comportement des producteurs. Doivent-ils produire et explorer davantage ou est-il préférable de réduire dès maintenant les investissements pour bien atterrir aux alentours de la neutralité carbone.
Dans un document de travail récent publié par le NBER, Ryan Kellog examine les deux possibilités, investir ou pas.
La réponse rationnelle n’est pas de produire à tout prix car en raison de l’épuisement des ressources cela ne peut être qu’une politique de court terme dans laquelle les énergéticiens ne préparent pas l’avenir; d’abord face aux conséquences environnementales en renforçant les emissions carbonées puis en raison des sanctions qu’il subiraient dans je respect du net zéro en 2050. C’est aussi investir pour une énergie qui sera combattue même au US, cf l’interview récent du patron d’Exxonmobil.
En conséquence, la meilleure stratégie est de réduire l’investissement dès maintenant même si la baisse de la demande n’est pas encore perceptible. Cela a trois avantages :
1- Dégager des moyens pour investir dans d’autres énergies qui elles sont renouvelables.
2- Emettre moins de gaz à effet de serre dans la durée.
3- Les plateformes sont des investissements de très long terme. L’anticipation du déclin de la demande incitera les compagnies à ne pas y investir sous peine de recéler des coûts d’opportunité élevés.
Pour accélérer la transition il ne faut pas transiger et prendre clairement l’option en dehors des énergies fossiles, cela aura des effets vertueux sur les producteurs de pétrole qui réduiront dès maintenant leurs investissements.
Source: Epic University of Chicago ; National Bureau of Economic Research ; The End of Oil wp#33207; Ryan Kellog ; Lien https://bit.ly/3ZIkLp5